Record d’éclosions au pays des bleuets

Le Saguenay-Lac-Saint-Jean est en zone rouge depuis le 30 octobre.
Photo: Renaud Philippe Le Devoir Le Saguenay-Lac-Saint-Jean est en zone rouge depuis le 30 octobre.

La deuxième vague de COVID-19 frappe durement le Saguenay–Lac-Saint-Jean. La région a enregistré lundi 187 nouveaux cas. Elle compte maintenant sur son territoire 95 éclosions, un sommet depuis le début de la pandémie. Selon le directeur régional de santé publique, des citoyens ne respectent toujours pas les mesures sanitaires.

« Les enquêteurs [de cas] nous disent que beaucoup de gens font encore des rencontres familiales et des événements dans des chalets, a dit le Dr Donald Aubin. Mais il semble y avoir, selon ce qu’on voit sur le terrain, une amélioration des comportements. »

Le Saguenay–Lac-Saint-Jean est en zone rouge depuis le 30 octobre. Malgré tout, le Dr Donald Aubin s’attend à ce que le nombre de nouveaux cas recensés quotidiennement continue de grimper au cours des prochains jours.

Deux appareils d’analyse ont connu des bris lors des deux dernières semaines, soit au pire moment de la crise. La région est en train de faire du rattrapage. Le délai entre le test de dépistage et la transmission des résultats est monté jusqu’à quatre jours, estime-t-il. « Un bon nombre d’échantillons sont actuellement envoyés dans un laboratoire d’un groupe à Montréal », a dit le Dr Donald Aubin.

Les enquêteurs [de cas] nous disent que beaucoup de gens font encore des rencontres familiales et des événements dans des chalets

Depuis lundi, des employés de Revenu Québec et de la Régie du bâtiment du Québec mènent des enquêtes épidémiologiques aux côtés des équipes en place. Des employés de la Santé publique de la Côte-Nord et de la Capitale-Nationale prêtent aussi main-forte. « Deux cents personnes travaillent aux enquêtes, dit le Dr Donald Aubin. En septembre, on en avait une quarantaine. » Grâce à cette aide, les enquêtes sont bouclées en 24 heures, affirme-t-il.

Mona Pageau, elle, n’a toujours pas reçu d’appel de la Santé publique. Une préposée à l’entretien, en attente d’un résultat de test de dépistage, a récemment fait le ménage chez elle. Or, cette employée d’un organisme pour personnes âgées — que Mona Pageau ne souhaite pas nommer — s’est avérée positive. « L’organisme m’a dit vendredi que la Santé publique me contacterait, dit-elle. Je n’ai encore reçu aucun appel. »

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C’est le nombre d’éclosions actives sur le territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, un sommet depuis le début de la pandémie.

Mona Pageau, qui aura bientôt 70 ans, n’a pas passé de test de dépistage. Elle a choisi de demeurer isolée chez elle pendant 14 jours. « Je suis bien entourée, souligne-t-elle. J’ai de l’aide pour mes commissions. Mais mon mari vient de mourir, et je n’avais pas besoin de cela ! Pas du tout. »

La préposée est demeurée pendant deux heures dans sa maison, sans porter de masque (mais en respectant la distanciation de deux mètres). « L’organisme aurait dû l’arrêter instantanément, dit Mona Pageau. Je trouve ça aberrant. »

Mona Pageau n’a aucun symptôme pour le moment. « Mais si je n’avais pas eu le réflexe de me confiner, peut-être que je l’aurais transmis à plein de monde, dit-elle. Je suis allée au dépanneur. »

En données

Québec a signalé lundi 1218 nouveaux cas de COVID-19 dans la province ainsi que 25 nouveaux décès. On compte donc 125 072 personnes infectées et 6651 décès dans la province depuis le début de la pandémie. Six décès sont survenus dans les 24 dernières heures et 19 entre le 9 et le 14 novembre.

La Presse canadienne

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