Québec met en garde les restaurateurs récalcitrants
Le gouvernement Legault envoie un sérieux avertissement aux clients désireux de manger dans des restaurants qui défient les interdictions de la Santé publique. Ils seront passibles d’amendes pouvant aller jusqu’à 6000 $, tout comme les clients des salles de sport réfractaires la semaine dernière.
Néanmoins, le restaurant Temaki, à Saguenay, en pleine zone rouge, soit le stade d’alerte maximale, a fait savoir qu’il allait ouvrir sa salle à manger vendredi après-midi. Un autre restaurant de la région lui a emboîté le pas.
« Plusieurs avocats m’ont contacté pour me dire qu’ils allaient contester l’amende », a déclaré le chef propriétaire du Temaki, Michaël Tremblay, en entrevue.
« J’ai déjà une trentaine de réservations de gens qui sont prêts à payer l’amende. Les gens me disent : “Si tu ouvres, tu nous appelles, nous venons manger et nous sommes parfaitement conscients que nous nous exposons à une amende.” »
En conférence de presse à l’Assemblée nationale en matinée, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a rappelé qu’un décret avait été adopté la semaine dernière en Conseil des ministres pour sanctionner les propriétaires d’établissements — comme des salles de sport — qui ouvrent malgré les interdictions, mais aussi leurs clients.
Les clients qui iraient manger dans ces établissements recevraient donc des contraventions salées. Si le policier donne un constat d’infraction portatif, l’amende peut s’élever à 1000 $ plus les frais, soit environ 1500 $; mais s’il remplit un rapport d’infraction, la sanction peut atteindre 6000 $.
Le chef parlementaire péquiste, Pascal Bérubé, n’encourage pas la désobéissance des restaurateurs, mais, selon lui, leur geste est un message adressé au gouvernement. En conférence de presse, l’élu péquiste a réclamé davantage de transparence du gouvernement et un meilleur soutien pour les restaurants.
« Le gouvernement est incapable de nous démontrer en quoi les restaurants sont des vecteurs de contagion et il ne veut pas nous donner l’avis de la Santé publique qui le prouve. »
Motion à l’Assemblée nationale
Le Parti québécois (PQ) a d’ailleurs déposé une motion en Chambre mercredi en appui aux entrepreneurs forcés de fermer et « de nouveau plongés dans une incertitude opaque ».
La motion, présentée par la députée Méganne Perry-Mélançon, réclamait des améliorations importantes aux programmes d’aide du gouvernement.
Le PQ fait notamment valoir que les restaurants en zone orange sont aussi touchés que ceux en zone rouge, puisque les autorités dissuadent les gens de sortir.
Les élus caquistes, majoritaires à l’Assemblée, ont refusé d’en débattre.
Rappelons que le Saguenay–Lac-Saint-Jean a basculé en zone rouge en raison d’une soixantaine d’éclosions. Mercredi seulement, on y comptait 86 nouveaux cas et deux morts.