Arruda espère un vaccin au début de 2021

Le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, entrevoit l’arrivée d’un vaccin au Québec dès le début de 2021, mais il ne s’attend pas à ce que le retour à la vie normale se fasse aussi rapidement.
« Il est possible qu’on ait un vaccin, même en sol québécois et canadien, dès le début de l’hiver, [en] janvier, février prochains », a-t-il déclaré jeudi. « Mais il ne faut pas non plus se raconter [des histoires] en pensant que tout va être fini en juin l’année prochaine », a-t-il tout de suite ajouté.
Le Dr Arruda a situé le retour à la normale quelque part entre le début de l’été et l’arrivée de l’année 2022. Il a aussi souligné que l’arrivée d’un vaccin ne mettra pas un frein immédiat à la pandémie. « Il faut voir que plus on part élevé, plus ça prend du temps à diminuer », a-t-il dit au sujet de la « quantité de virus » qui circule au Québec.
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« C’est sûr que tout ça va être dépendant, à mon avis, du vaccin qu’on va avoir et jusqu’à quel point le vaccin va être efficace pour prévenir les cas et les complications, particulièrement chez les personnes à haut risque et chez nos travailleurs de la santé », a-t-il ajouté.
À son avis, un « certain équilibre » de fonctionnement — qui impliquera le maintien de mesures comme la distanciation sociale — devra s’installer. En ce sens, le mois de novembre sera un « très beau test pour nous », a déclaré le ministre de la Santé, Christian Dubé.
« Avec le froid, [les gens] vont en dedans et, quand on va en dedans, l’air est plus sec », a déclaré l’élu. « Les restaurants et même les maisons sont moins ventilés. […] Le virus a tendance à se répandre beaucoup plus facilement » à l’intérieur, notamment parce que les gens ont tendance à « baisser la garde » et à se rapprocher. Au terme de discussions avec le ministre de la Santé français et les experts de la santé publique, M. Dubé a conclu que « ce qu’on voit en Europe en ce moment [a] un lien avec la température ».
Une gestionnaire suspendue
Le CISSS de la Montérégie-Centre a par ailleurs confirmé la suspension de la gestionnaire responsable du CHSLD Sainte-Croix de Marieville, à la suite d’une éclosion qui a causé 25 décès jusqu’ici.
Cette gestionnaire a été « relevée de ses fonctions » à la demande du p.-d.g. du CISSS dans le cadre d’une enquête interne déclenchée le 13 octobre, a déclaré la porte-parole Martine Lesage. Elle est remplacée temporairement par la directrice du soutien à l’autonomie des personnes âgées du CISSS de la Montérégie-Centre, Brigitte Brabant.
« C’est une décision qui relève du p.-d.g. de la Montérégie-Centre. […] Il y a eu une analyse de ce qui s’est passé, notamment au CHSLD de Sainte-Croix, et après avoir analysé les faits, il y a eu une décision qui a été prise par le responsable local », a commenté le ministre Dubé. La décision, a-t-il ajouté, « s’est faite dans un contexte de responsabilité et d’imputabilité ».
En entrevue à Cogeco la semaine dernière, François Legault a déclaré que des gestionnaires commençaient « à être tassés ». Le cas de la gestionnaire du CHSLD Sainte-Croix est jusqu’ici le seul à avoir filtré dans les médias.
Dans cet établissement, 79 usagers ont été atteints de la COVID-19 depuis le 30 septembre, a fait savoir le CISSS de la Montérégie-Centre. « Nous comptons 25 décès et 17 résidents guéris. Parmi le personnel, nous avons 31 employés infectés et retirés du travail sur 73 personnes infectées depuis le début de l’éclosion », a écrit le CISSS dans un communiqué faisant état de personnes contaminées, mais asymptomatiques. Une enquête interne a été lancée le 13 octobre.
On ne lésine plus sur les tests rapides
Le Québec recevra deux fois plus de tests de dépistage rapide la semaine prochaine. Santé Canada a indiqué au Devoir que le Québec disposera bientôt de plus de 450 000 tests. Le premier ministre Justin Trudeau avait affirmé mercredi que le gouvernement fédéral avait déjà fait parvenir 200 000 tests cette semaine. Une nouvelle cargaison doit être envoyée sous peu.
En tout, le Québec aura en sa possession 30 696 tests ID Now et 422 400 tests Panbio. Le premier requiert un appareil portatif pour être analysé, mais pas le second. Les deux tests donnent un résultat en 15 minutes ou moins.
Ces tests sont moins précis et requièrent une charge virale plus importante, a indiqué le ministre québécois de la Santé, Christian Dubé, en conférence de presse. Le gouvernement décidera la semaine prochaine où ils seront envoyés en s’appuyant sur les recommandations d’un comité d’experts. Ils pourraient être utilisés en région éloignée, dans les salles d’urgence, en CHSLD, en milieu scolaire et pour le dépistage chez les travailleurs de la santé.
Mylène Crête
En données
La Presse canadienne