Comment le coronavirus a-t-il progressé dans différentes nations?

États-Unis, Chine, Italie, ... et bien sûr Canada et Québec : visualisez l’évolution de la pandémie depuis le 1er février 2020.

 

Ce graphique interactif présente le nombre de nouveaux cas apparus dans les sept derniers jours (axe vertical) en fonction du nombre total de cas (axe horizontal) dans quelques pays du monde. L’animation du graphique illustre l’évolution temporelle de la situation. Les valeurs sont représentées sur des échelles logarithmiques.

Plusieurs choses doivent être notées pour déchiffrer ce graphique. D’abord, dans les premières semaines d’une épidémie, le nombre de personnes infectées augmente très rapidement. Tracée sur une échelle traditionnelle, une telle courbe est difficile à lire, car les valeurs les plus récentes éclipsent complètement les plus anciennes. Une échelle logarithmique compense cet effet.

D’autre part, la dynamique d’une épidémie n’est pas déterminée par le nombre de jours depuis le début de l’éclosion : c’est plutôt le nombre de personnes infectées qui dicte le nombre de nouveaux cas (du moins, au début de l’éclosion). Cette relation est déterminée par des paramètres propres au virus (durée d’incubation, durée de la contagion, etc.) qui ne varient pas d’un pays à l’autre. Ainsi, utiliser le nombre total de cas comme variable indépendante (axe horizontal) permet de rendre compte de l’évolution de l’épidémie indépendamment du cadre temporel. « Ce graphique sert à montrer la similarité de la progression de l’épidémie [lors de sa phase initiale] dans différents pays », explique Pier-André Bouchard St-Amant, professeur à l’École nationale d’administration publique, qui suit de près la flambée de coronavirus au Québec. Seules des mesures très musclées comme celles mises en place en Chine et en Corée du Sud, ou encore l’épuisement du bassin de personnes à infecter peuvent mettre un terme à la phase exponentielle de la contagion.

Cependant, le graphique ci-dessus ne permet pas d’observer en détail la sortie de la phase exponentielle — ou, en d’autres termes, de déceler quels pays arrivent à « aplatir la courbe », note M. Bouchard St-Amant. En effet, sur une échelle doublement logarithmique, les variations dans les taux de croissance sont très peu apparentes.La vitesse du point en donne cependant une idée: un déplacement rapide signifie une courbe hors de contrôle. « Quand et comment se déroule la sortie de cette période de croissance exponentielle ? Est-ce qu’elle est rapide ? Ce sont les questions fondamentales qu’on doit se poser pour évaluer si les mesures mises en place par l’appareil public fonctionnent », dit le mathématicien.

Ce graphique est inspiré de celui élaboré par Aatish Bhatia et Minute Physics (https://aatishb.com/covidtrends/).

À voir en vidéo