Les autorités fédérales veulent rassurer la population

Des passagers qui se trouvaient dans le même avion que le Torontois qui aurait contracté le coronavirus chinois seront joints, ont indiqué dimanche les autorités sanitaires, qui ne seraient pas surprises si d’autres cas étaient déclarés à court terme au Canada.
« On a obtenu la liste des passagers et les autorités sont en train de l’analyser. On veut cibler les passagers qui étaient assis à deux mètres autour du malade. Il est possible que ceux-ci habitent une autre province ou territoire. Si c’est le cas, on va envoyer les renseignements aux autorités de cette province ou ce territoire », a expliqué le Dr Howard Njoo, administrateur adjoint de la santé publique du Canada. Ces personnes feront l’objet d’un suivi au cours des 14 prochains jours afin de voir si elles présentent des symptômes de type grippal.
Samedi, l’Agence de la santé publique canadienne a confirmé qu’un premier cas du nouveau coronavirus chinois a été rapporté à Toronto. Le patient ontarien s’était rendu à Wuhan, en Chine, épicentre du coronavirus. Il a présenté les premiers symptômes lors du vol le ramenant au Canada, mais ce n’est que le lendemain de son arrivée qu’il a contacté des médecins. L’homme demeure hospitalisé et a été placé dans une chambre à pression négative.
Les autorités fédérales ont tenu à rassurer les Canadiens, insistant sur le fait que les risques de contracter le virus demeurent faibles.
« La prise en charge du patient est conforme à toutes les procédures de contrôle et de prévention de l’infection, de sorte que le risque de propagation au Canada est faible », a déclaré le Dr Njoo. Il a tenu à rappeler que le nombre de cas à l’extérieur de la Chine demeurait peu élevé et que la propagation de ce virus « exige un contact étroit ».
Dimanche, le bilan des décès a grimpé à 80 morts. Près de 2300 cas, dont trois en France et cinq aux États-Unis, ont été recensés dans le monde. Malgré cela, l’Organisation mondiale de la santé, qui a annoncé se rendre en Chine, n’a pas déclenché une alerte sanitaire à l’échelle mondiale. « La capacité de propagation du virus s’est renforcée », ont déclaré dimanche de hauts responsables sanitaires chinois, même s’il ne s’avère pas « aussi puissant que le SRAS [syndrome respiratoire aigu sévère] », un précédent coronavirus qui avait fait des centaines de morts au début des années 2000.
Le maire de Wuhan a dit s’attendre dimanche à un millier de contaminations supplémentaires, sur la base du nombre de patients hospitalisés qui n’ont pas encore été testés.
Restrictions de circulation
Les restrictions de circulation s’étendent en Chine dans l’espoir d’enrayer l’épidémie de pneumonie virale, alors que la France et les États-Unis préparent l’évacuation de leurs ressortissants de la zone en quarantaine.
Le Guangdong, province la plus peuplée de Chine, a imposé dimanche le port du masque respiratoire à ses plus de 110 millions d’habitants, dans l’espoir d’enrayer l’épidémie de pneumonie virale, ont annoncé les autorités locales. Le port du masque est déjà obligatoire à Wuhan. Une autre province, le Jiangxi, ainsi que plusieurs grandes villes ont pris ce week-end des mesures similaires.
Plusieurs grandes villes du nord du pays — Pékin, Tianjin, Xian — ont annoncé la suspension des lignes d’autocars longue distance qui les relient au reste du pays. Ces mesures risquent de compliquer les trajets de la population, en plein chassé-croisé du Nouvel An chinois.
Les États-Unis ont annoncé organiser le départ de leur personnel diplomatique et de citoyens américains bloqués à Wuhan, espérant faire décoller un vol mardi.
D’autres pays sont en communication avec Pékin pour évacuer leurs ressortissants. La ministre française de la Santé a aussi annoncé dimanche que la France allait organiser « un rapatriement par voie aérienne directe » de ses ressortissants, et qu’une période de quarantaine de 14 jours leur serait appliquée.
Avec l’Agence France-Presse