La protectrice du citoyen dénonce la quasi-maltraitance dans les CHSLD

La protectrice du citoyen, Marie Rinfret, se désole de voir des résidents de centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ne « recev[ant] pas les soins et les services dont [ils] ont besoin » en raison d’une pénurie de main-d’œuvre.
« Un tel état de situation s’apparente à de la maltraitance », souligne-t-elle, pointant la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité.
Les infirmières et les préposées aux bénéficiaires « peinaient à suffire à la tâche » dans les CHSLD visités par les membres de l’équipe de la protectrice du citoyen.
« Cette situation découle entre autres d’absentéisme, de roulement de personnel ainsi que d’un ratio personnel-résidents qui ne tient pas compte, dans certains cas, des besoins plus lourds d’une partie de la clientèle hébergée », indique-t-elle dans un rapport déposé à l’Assemblée nationale jeudi.
Aux prises avec des effectifs incomplets, le personnel se voit forcé de limiter les soins prodigués aux personnes hébergées aux soins de base, dont l’administration des médicaments, l’alimentation et certains soins d’hygiène. « [Du coup], des services comme les bains hebdomadaires, les soins d’hygiène buccale, le rasage et la coiffure sont reportés », déplore Mme Rinfret.
À ses yeux, « certaines » initiatives prises par les CHSLD pour pallier le manque de personnel sont « contraires aux engagements des orientations ministérielles devant guider la prestation des soins dans un milieu de vie ».
La protectrice du citoyen presse le ministère de la Santé d’« améliorer à la fois les ratios de personnel et la réorganisation des soins en cas de manque de ressources humaines », tout en favorisant le développement de mesures d’attraction et de rétention des préposés aux bénéficiaires et du personnel infirmier.