Les nutritionnistes sont prudents par rapport à l’alimentation cétogène

Le Collège des médecins du Québec (CMQ) est « à l’aise avec le fait que les médecins parlent [de l’alimentation cétogène et faible en glucides] avec leurs patients, s’ils ont les compétences requises ».
L’ordre professionnel précise ne « pas avoir l’intention de se prononcer publiquement » sur le bien-fondé de l’approche.
La Dre Bourdua-Roy ne cache pas qu’elle s’est retrouvée devant le conseil de discipline du CMQ à la suite de deux plaintes formulées dit-elle par des nutritionnistes, après une entrevue radio.
Le Collège ne révèle pas d’où émanent les plaintes et ne commente pas les enquêtes, a-t-on indiqué. La Dre Bourdua-Roy affirme que l’ordre professionnel lui a demandé de modifier sa manière de communiquer, notamment en ne se présentant pas comme une « spécialiste ».
Du côté de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec, sa présidente, Paule Bernier, affirme que « devant un patient qui veut l’essayer, on doit lui expliquer les tenants et aboutissants, lui proposer d’autres options aussi. S’il décide d’aller de l’avant et que sa motivation le permet, il faut faire un suivi pour s’assurer qu’il n’y a pas de problèmes ».
Témoin de plusieurs modes faibles en glucides au fil de sa carrière, pour elle, les études ne sont pas assez concluantes.
Dans ses plus récentes recommandations publiées en décembre, l’American Diabetes Association reconnaît que certaines études ont « montré de faibles avantages pour l’alimentation cétogénique et faible en glucides ». L’association estime que cette approche peut être essayée pour « trois ou quatre mois », mais pas plus. Ce que la nutritionniste Andrée Gagné, de Diabète Québec, appuie. « Le problème est le manque de données probantes à moyen terme », dit-elle. Elle craint que les patients ne manquent de fibres, de calcium, de folates et d’autres vitamines.
Grâce à l’insuline, elle croit que les diabétiques ne devraient pas couper un groupe alimentaire.