Instrument mal stérilisé - Deux hôpitaux montréalais pourraient rappeler des centaines de patients

Des centaines de personnes ayant été opérées à la hanche dans divers hôpitaux du Québec pourraient être appelées dans les prochains jours pour aller passer des tests sanguins en raison d'un instrument mal stérilisé lors de la chirurgie.

L'hôpital Sacré-Coeur de Montréal attend le feu vert du ministère de la Santé pour appeler 95 patients qui ont été opérés avec cet instrument entre avril 2003 et janvier 2004. L'Hôpital général de Montréal souhaite de son côté contacter 179 personnes qui ont été opérées à la hanche entre 1998 et le mois de mars dernier.

«Normalement, cet instrument utilisé pendant la chirurgie ne vient qu'en un seul morceau. Mais on s'est rendu compte que le nouveau modèle avait une partie qui était dévissable», explique la responsable des communications de l'hôpital Sacré-Coeur, Christine Daniel. L'instrument, appelé «reamer», ressemble à un petit télescope utilisé pour perforer les os avant de procéder au remplacement d'une hanche.

«Des petits dépôts de tissus peuvent rester coincés dans l'instrument mal stérilisé», déclare Mme Daniel. Elle ajoute cependant que «les risques de contamination sont très mineurs pour les patients».

Une décision du ministère

L'Hôpital du Sacré-Coeur a averti le ministère de la Santé de cette anomalie dès qu'il en a pris connaissance, l'hiver dernier. «Le ministère a alors voulu vérifier dans d'autres centres hospitaliers s'ils avaient le même problème que nous», indique Mme Daniel. On a alors constaté que l'Hôpital général de Montréal utilisait lui aussi cet appareil depuis 1998, sans savoir qu'il était démontable. D'autres hôpitaux pourraient s'ajouter à la liste au cours des prochains jours.

«Nous pensons peut-être qu'il y a eu des mauvaises informations données par la compagnie. Le ministère enquête de ce côté présentement», soutient Mme Daniel. Les deux hôpitaux doivent attendre les directives du ministère de la Santé avant de commencer les appels. «Le ministère veut peut-être vérifier combien de centres hospitaliers sont touchés par cette situation et par la suite procéder à une opération concertée, avance Mme Daniel. Nous devons faire le point sur le sujet avec le ministère demain [aujourd'hui]».

La directrice des communications du Centre universitaire de santé Mc Gill, Sheila Moore, affirme que l'Hôpital général de Montréal «assume toute la responsabilité de cette erreur. C'est l'Hôpital qui est responsable de ses patients, et nous sommes prêts à contacter les patients qui ont été opérés avec cet instrument. Nous attendons juste le mot d'ordre du ministère de la Santé». Mme Moore indique elle aussi que le risque de contamination est mineur pour les patients.

Ce «rappel» de patients serait le troisième à avoir lieu en moins de trois mois dans la région montréalaise. En janvier, l'hôpital Sainte-Justine avait demandé à 2614 anciens patients d'une chirurgienne séropositive de se soumettre à un test de dépistage du VIH. Le mois dernier, plus de 1000 patients d'une clinique d'acupuncture illégale ont aussi été conviés à passer ce test.

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