Transferts en santé: au tour de la Colombie-Britannique de signer avec le fédéral

Le mois dernier, le ministre de la Santé de Colombie-Britannique, Terry Lake, disait se sentir trahi par l’approche «diviser pour régner» adoptée par Ottawa depuis décembre.
Photo: Darryl Dyck Archives La Presse canadienne Le mois dernier, le ministre de la Santé de Colombie-Britannique, Terry Lake, disait se sentir trahi par l’approche «diviser pour régner» adoptée par Ottawa depuis décembre.

Le gouvernement de la Colombie-Britannique a conclu une entente avec Ottawa sur les transferts fédéraux en santé, qui comprend notamment une enveloppe extraordinaire pour lutter contre la crise des opioïdes.

L’entente prévoit la hausse annoncée de 3,0 % par année des transferts fédéraux en matière de santé, et une enveloppe supplémentaire de 1,4 milliard sur 10 ans pour les « fonds dédiés » : 785,7 millions pour les soins à domicile et 654,7 millions pour la santé mentale.

La conclusion de cette entente constitue une rupture de ton du gouvernement libéral de Christy Clark, qui a toujours maintenu son opposition à l’offre d’Ottawa, et qui était solidaire du front commun des provinces récalcitrantes — avec le Québec, l’Ontario, l’Alberta et le Manitoba. Ces provinces réclamaient une hausse annuelle de 5,2 % des transferts fédéraux.

Les autres provinces et territoires avaient conclu tour à tour une entente bilatérale avec Ottawa après l’échec de négociations nationales juste avant Noël. Toutes les provinces avaient alors rejeté l’offre fédérale, qui prévoyait des fonds dédiés de 25 milliards sur cinq ans pour la santé mentale et les soins à domicile, en plus d’une hausse annuelle de 3,5 % des transferts fédéraux. Le Québec, notamment, estimait qu’Ottawa empiétait ainsi dans les champs de compétence provinciale en décidant où l’argent fédéral devait aller. Le ministre de la Santé Gaétan Barrette a parlé de « fédéralisme prédateur ».

La crise des opioïdes, qui a fait 914 morts en 2016 en Colombie-Britannique, a peut-être fait pencher la balance dans cette province qui était un pilier du front commun contre l’offre d’Ottawa. Le mois dernier, le ministre de la Santé de Colombie-Britannique, Terry Lake, disait se sentir trahi par l’approche « diviser pour régner » adoptée par Ottawa depuis l’échec des négociations nationales de décembre.

« Nous pourrons notamment améliorer les soins à domicile offerts aux aînés ainsi que les services destinés aux personnes aux prises avec un problème de santé mentale ou un problème de toxicomanie », a indiqué vendredi le ministre Lake, flanqué de son homologue fédérale, Jane Philpott.

Québec croit toujours au front commun

Malgré la douche froide que lui a servie vendredi la Colombie-Britannique, le premier ministre Philippe Couillard dit toujours croire au front commun des provinces, qui réclame une hausse de 5,2 % des transferts fédéraux en santé dans le cadre de leurs négociations avec Ottawa. En point de presse à Québec, M. Couillard a laissé entendre que l’effritement de la coalition, aujourd’hui réduite à quatre provinces, compliquait les choses. Mais il s’est dit persuadé que le gouvernement Trudeau et le sien pourront s’entendre sous peu afin de financer les soins de santé des Québécois au cours des prochaines années, d’autant plus que le prochain budget fédéral approche à grands pas. « Je sais que la santé, c’est important pour lui », a-t-il dit au sujet de M. Trudeau. Québec soutient que la proposition actuelle de la ministre de la Santé Jane Philpott équivaudrait à réduire le financement fédéral en santé. « Ce n’est pas le moment de faire ça, il faut au minimum maintenir la participation d’Ottawa. »



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