Moins de lait et de boissons gazeuses et plus d’eau dans les paniers d’épicerie

Les achats de boissons gazeuses ont connu un recul de 18 %.
Photo: Michaël Monnier Le Devoir Les achats de boissons gazeuses ont connu un recul de 18 %.

Les Québécois mettent un peu moins de boissons sucrées dans leur panier d’épicerie depuis 2010, mais ces dernières occupent toujours une part trop importante des achats, révèle une étude de l’Institut national de santé publique (INSPQ) publiée vendredi.

La part du lait et de l’eau a augmenté, passant de 49 à 51 % des achats de boissons non alcoolisées entre 2010-2011 et 2013-2014, pendant que la part des boissons sucrées diminuait. Puisque le lait connaît un recul, c’est surtout à la popularité de l’eau embouteillée que l’on doit ces résultats.

De plus, ce sont les achats de boissons gazeuses qui ont connu le recul le plus important, soit de 18 %.

Le lait est la boisson la plus présente dans les paniers d’épicerie, mais il a connu un recul de 10 % pendant la période étudiée. L’eau a remplacé les boissons gazeuses en deuxième place à compter de 2012-2013.

 

 

Encore trop de boissons sucrées

Reste que les options moins « santé » comptent encore pour près la moitié des achats de boissons.

« Les résultats sont encourageants avec la diminution observée pour les boissons gazeuses, observe la chercheuse et auteure principale de l’étude, Laurie Plamondon. Mais alors que le lait a des apports nutritifs intéressants et devrait être consommé chaque jour, la proportion ne devrait pas être la même que pour des boissons comme les jus et autres boissons sucrées, qui devraient être consommées à l’occasion. »

Certaines boissons qui doivent être consommées en quantité limitée jouissent d’ailleurs d’une popularité grandissante, comme les laits aromatisés et les boissons énergisantes.

Globalement, les options « à favoriser » comptaient pour 51 % des achats en 2013-2014, les boissons « à consommer avec modération » pour 29 %, et les boissons « à limiter » pour 27 %.

Les boissons « à favoriser » comprennent le lait nature et l’eau plate. Les chercheurs classent les jus de fruits purs, les jus de légumes, les laits aromatisés, les boissons de soya et les boissons gazeuses diètes dans la catégorie « à consommer avec modération », alors que la catégorie « à limiter » comprend les boissons gazeuses ordinaires, les boissons aux fruits et les boissons énergisantes. Le lait de soya nature et non sucré n’a pas été inclus dans la catégorie à favoriser, car il était assimilé à la même catégorie que les laits de soya sucrés dans la base de données.

L’eau embouteillée est populaire

Les résultats mettent aussi en relief la popularité de l’eau embouteillée, avec une hausse de 21 % pendant la période étudiée. Même si l’eau est la boisson à privilégier pour s’hydrater, rien n’indique que l’eau embouteillée augmente la quantité d’eau totale ingérée, puisqu’elle peut simplement venir remplacer l’eau du robinet, remarque Mme Plamondon. L’augmentation du nombre de bouteilles de plastique en circulation pose par ailleurs des enjeux environnementaux, souligne l’étude.

Mme Plamondon souligne que, devant la perte de terrain des boissons gazeuses, les fabricants tentent de regagner des parts de marché grâce à l’eau et d’autres types de boissons.

Les chercheurs ne s’avancent pas du côté des solutions, alors que de plus en plus d’acteurs réclament une taxe sur les boissons sucrées. « Le lait coûte deux fois plus cher que les boissons sucrées, l’accessibilité économique a son rôle à jouer dans les achats », remarque Mme Plamondon.

Le prix de l’eau embouteillée, des laits aromatisés et des boissons énergisantes ont reculé pendant la période étudiée.

Les chercheurs de l’Institut de santé publique du Québec (INSPQ) ont étudié les paniers d’épicerie des Québécois entre 2010 et 2014. Les données proviennent de la base de données Market Track, qui comptabilise les achats à la caisse des consommateurs. Entre 592 et 834 bannières par an ont été visitées, incluant les Provigo, Loblaws, Maxi, IGA, Métro, Super C, Walmart, Target et Zellers. C’est grâce à Québec en forme que l’INSPQ a pu acheter des données. Les boissons achetées en dépanneur ou dans de petites épiceries ne sont pas comptabilisées.

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