La pêche commerciale a fait 31 morts en 15 ans

Selon le BST, les autorités fédérales et provinciales doivent travailler de concert avec l’industrie pour améliorer le triste bilan des dernières années.
Photo: Andrew Vaughan La Presse canadienne Selon le BST, les autorités fédérales et provinciales doivent travailler de concert avec l’industrie pour améliorer le triste bilan des dernières années.

Halifax — La pêche commerciale a fauché 31 vies depuis 15 ans au Canada, et le Bureau de la sécurité des transports (BST) croit qu’il est temps que cette industrie améliore sa culture en matière de sécurité.

En rendant public son rapport sur un accident qui avait fait trois morts à Terre-Neuve-et-Labrador l’an dernier, le BST note que cette tragédie démontre la nécessité de resserrer les réglementations en matière de sécurité, mais aussi de modifier les comportements chez les pêcheurs eux-mêmes. Selon le BST, les autorités fédérales et provinciales doivent travailler de concert avec l’industrie pour améliorer ce triste bilan.

Ainsi, pour ce qui concerne l’accident de la baie Placentia, l’équipage était sorti en mer dans une embarcation non pontée (« ouverte ») de sept mètres, qui n’était pas conçue pour la pêche au crabe ni pour accueillir autant de poids.

Le rapport du BST note que le capitaine du bateau, qui n’avait pas atteint son quota de crabe pour l’année, voyait avec appréhension s’approcher la fin de la saison. Comme son embarcation principale était en réparation, il a bricolé son plus petit bateau pour pouvoir quand même prendre la mer. Ce navire ne disposait même pas de dispositif d’alerte de détresse, a découvert le BST.

À l’industrie d’agir

Le Bureau rappelle aussi que ce sont souvent les pêcheurs eux-mêmes qui négligent les règles élémentaires de sécurité en mer. Dans l’accident de Terre-Neuve, aucun des trois pêcheurs à bord ne portait de gilet de sauvetage, même s’il y en avait sur le bateau.

Au Canada, les chutes par-dessus bord sont la deuxième cause de décès dans l’industrie de la pêche, note le BST dans son rapport d’accident.

Or, « pour qu’une amélioration réelle et durable soit observée en matière de sécurité de la pêche, les changements ne doivent pas seulement porter sur un des enjeux de sécurité liés à un accident, mais plutôt sur l’ensemble de ces enjeux, ce qui met en lumière le fait qu’il existe une relation complexe et une interdépendance entre ces enjeux », soutient le bureau fédéral.

« La sécurité des pêcheurs sera compromise tant que le milieu de la pêche ne reconnaîtra pas cette interdépendance et ces relations complexes et n’adoptera pas les mesures nécessaires. »

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