Les patients pourront rester
Le CISSS de l’Outaouais a annoncé que les patients du centre de réadaptation La RessourSe ne seront finalement pas transférés à l’hôpital de Hull.
L’établissement s’est entendu avec des médecins afin d’offrir les soins aux patients malgré le départ de trois médecins généralistes. Le déménagement des patients avait été envisagé car le centre n’arrivait pas à assumer toutes les gardes avec la vague de départs. La solution est toutefois temporaire et de nouveaux médecins devront être recrutés.
« Des médecins spécialistes et généralistes du centre et de l’extérieur se sont mobilisés et augmenteront leur charge de travail pour éviter que les patients ne se retrouvent dans un milieu qui n’est pas adapté à leur réadaptation », indique le directeur des services professionnels du CISSS de l’Outaouais, le Dr Guy Morissette. Ce dernier espère recruter des médecins d’ici octobre pour régler la situation. Il ne prévoit pas d’avoir besoin de présenter une demande de dérogation à Québec pour ce faire.
Le président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), le Dr Louis Godin, ne croit pas que des cas semblables se multiplieront au Québec.
Pour lui, le fait que le ministre de la Santé et des Services sociaux Gaétan Barrette ait renoncé à obliger les nouveaux médecins à suivre 500 patients pour travailler à l’hôpital change la donne, même si ces nouveaux médecins risquent une pénalité financière désormais s’ils ne s’acquittent pas de cette obligation, à moins d’une dérogation exceptionnelle.
« La différence est majeure, affirme le Dr Godin, les établissements pourront recruter quand ils font la démonstration qu’il y a un besoin prioritaire dans leur région. » Contrairement au Regroupement des omnipraticiens pour une médecine engagée, le ROME, le Dr Godin ne croit pas qu’une pénurie de médecins en établissement nous menace.
Dans le cas du centre La RessourSe, des occasions de recrutement auraient malheureusement été manquées. L’obligation pour tout médecin qui changeait d’établissement de s’engager à suivre aussi 500 patients dans la communauté aurait freiné des candidats avant que cette directive tombe, selon des sources. Le Dr Morissette affirme que cette contrainte « faisait partie de l’environnement », mais n’a pas été le frein principal.
La région de l’Outaouais peine depuis plusieurs années à recruter. Cette année, seulement 15 des 32 postes de médecins de famille disponibles dans la région ont trouvé preneur.
Dans une situation comme dans l’autre, des patients risquent d’être privés de médecins de famille, craint la députée du Parti québécois Diane Lamarre. Selon elle, des médecins recrutés par l’hôpital pourraient préférer la pénalité financière et laisser tomber le suivi de 500 patients quand ils pratiquent à l’hôpital. « Je ne pense pas que c’est en les pénalisant qu’on va changer leur pratique, affirme Mme Lamarre. Il est urgent de faire de la place aux infirmières praticiennes spécialisées pour régler la question de l’accès à la première ligne. »