Des choix difficiles

Photo: Jacques Nadeau Le Devoir

Les deux précédents budgets libéraux ont accordé une timide croissance aux budgets en santé. Une fois payés les médicaments, les hausses de rémunération des médecins et de salaire des employés, ou l’entretien des infrastructures, le réseau compose en réalité avec un budget en décroissance pour les soins, dénoncent la majorité de ses acteurs.

En 2014-2015, une croissance de 2,6 % a été accordée dans le premier budget Leitão. Avec une croissance de seulement 1,4 % en 2015-2016, l’effort était magistral. Si le budget avait été augmenté de 5,6 % (moyenne de 2003-2004 à 2013-2014), le réseau aurait bénéficié de 1,8 milliard d’argent neuf, soit 1,3 milliard de plus qu’en réalité. À titre d’exemple, la croissance des dépenses en santé avait été de 5,5 % en 2008-2009 et diminue presque chaque année depuis.

Dans son dernier budget, le ministre des Finances, Carlos Leitão, annonçait une croissance de 1,9 % en 2016-2017 et de 2,9 % en 2017-2018. Ces prévisions maintiendraient la pression sur le réseau.

L’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) a estimé à plus de 4 milliards de dollars les compressions dans le réseau de la santé et des services sociaux depuis l’élection des libéraux en 2014.

Des pertes de services ont été dénoncées. Des fermetures de lits ou carrément d’établissements ou la réduction des heures de services en soins à domicile sont des exemples des conséquences des efforts budgétaires.

Les médecins ont accepté d’étaler les hausses de rémunération qui leur étaient dues en raison d’une entente qui venait à échéance en mars 2015. En reportant l’essentiel des hausses, soit 2,3 milliards, après 2017, le gouvernement estimait économiser 1,8 milliard de dollars sur 4 ans. Les omnipraticiens doivent toucher 185 millions dans le présent mandat libéral, contre 391 millions du côté des spécialistes, ce qui accapare une part substantielle de l’argent neuf disponible.

Exemple d’efforts exigés du réseau de la santé

Disparition des agences de la santé: 220 millions.

Report des hausses de rémunération des médecins: 1,8 milliard.

Compressions en santé publique: 23,7 millions.

Honoraires des pharmaciens propriétaires : 130 millions.

Tous les établissements de santé ont dû composer avec des dizaines de millions en moins. À Montréal, par exemple, les compressions ont été de plus de 235 millions sur deux ans.


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