Le ministre Barrette ne s’en fait pas

Contrairement aux partis d’opposition, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, ne s’inquiète pas du départ des médecins qui cherchent un « plan B » pour échapper au projet de loi 20.

Le Devoir révélait mercredi que plusieurs médecins s’apprêtaient à démissionner pour aller travailler au privé ou à l’extérieur. L’article faisait également mention de 28 médecins qui se sont désaffiliés du régime public entre le 1er janvier et le 17 avril, un chiffre plus important que la moyenne annuelle des dix dernières années. Questionné à l’entrée du caucus, le ministre s’est fait rassurant. « Il ne faut pas prendre ça de façon alarmiste. Même si c’était un chiffre permanent, je vous rappelle qu’il y a 20 000 médecins au Québec, ce n’est pas cette goutte dans l’océan qui va perturber l’accès aux soins de santé au Québec. »

Pour Amir Khadir, de Québec solidaire, il s’agit « d’une réaction défensive et mal avisée » de la part d’un ministre qui devrait plutôt « faire tout en ses capacités pour garder toutes les ressources du réseau public en leur offrant des conditions dignes ».

S’il dit comprendre le « désarroi » des médecins, il les « implore de ne pas abandonner le réseau public », disant qu’une autre solution est possible. « Ceux qui veulent privatiser le système de santé ne s’y prendraient pas mieux […] alors la meilleure manière d’y opposer une alternative, c’est que les médecins fassent leur profession de foi en faveur d’un réseau public de qualité. »

 

Accès amélioré

Plus tôt en chambre, la députée de Taillon, Diane Lamarre, a accusé le ministre de pousser les médecins vers la sortie avec « les quotas irréalistes » qu’il tente d’imposer. Ce dernier a rétorqué que son projet de loi allait avoir l’effet inverse en améliorant l’accès. « En fait, Monsieur le Président, l’accès sera tellement amélioré lorsque ce projet de loi sera mis en application que les médecins qui se seront désaffiliés n’auront d’autre choix que de revenir au plus vite pour la simple et bonne raison qu’il n’y aura plus la nécessité d’aller au privé. »

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