Les hommes rattrapent les femmes

L’écart de l’espérance de vie entre les hommes et les femmes québécois se rétrécit chaque année, constate l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Alors qu’il est de quatre ans aujourd’hui, il pourrait ne plus être que de deux ans dans 50 ans, selon Frédéric Payeur, qui vient de cosigner une étude de prévisions démographiques pour l’ISQ.
« Les hommes gagnent quatre mois par année » en matière d’espérance de vie, constate-t-il, tandis que les femmes gagnent pour leur part deux mois par année.
Avec l’accroissement des naissances et l’immigration, l’espérance de vie accrue fait bondir les prévisions démographiques du Québec des prochaines décennies. L’Institut prévoit en effet que la population du Québec atteindra 10 millions en 2061.
Présentement, l’espérance de vie des hommes québécois est de 80 ans tandis qu’elle est de 84 pour les femmes. Selon l’ISQ, en 2061, les hommes vivront en moyenne 87,8 ans et les femmes 90 ans.
Les régions se stabilisent
Par ailleurs, l’Institut constate que les pertes démographiques des régions du Québec se sont stabilisées au cours des dernières années. Les régions de Laval et de Lanaudière ont enregistré des croissances démographiques de 31 %, tandis que l’Abitibi, dont les chiffres étaient négatifs avant les années 2000, pourrait enregistrer une croissance de 5 % au cours des prochaines décennies.
La région de Montréal, qui compte déjà pour quelque 48,5 % de l’ensemble du Québec conserverait cependant son avantage pour franchir le seuil des 50 % vers 2027.
« Beaucoup de jeunes viennent à Montréal pour étudier et quand ils vieillissent, ils se déplacent en banlieue », ajoute M. Payeur.
Le taux de fécondité des femmes est un autre facteur favorisant l’accroissement démographique du Québec au cours des prochaines décennies. Alors qu’il avait atteint 1,73 enfant par femme en 2008-2009, il est redescendu à 1,67 l’année dernière, mais pourrait remonter à 1,7 enfant par femme, selon l’analyse de l’ISQ.
Toutes ces données font aussi en sorte que le « rapport de dépendance », comme les démographes l’appellent, entre les habitants qui sont en âge de travailler et ceux qui ne le sont pas, change.
Ainsi, alors qu’en 2011, on comptait 59 jeunes et aînés pour 100 personnes de 20 à 64 ans, donc considérées comme étant en âge de travailler, on prévoit qu’en 2036, il y aura plutôt 87 jeunes et aînés pour 100 personnes considérées en âge de travailler. En 2061, le rapport pourrait être de 95 jeunes et aînés pour 100 personnes en âge de travailler.