Santé: l’écart se creuse entre riches et pauvres
Les inégalités de revenu creusent de plus en plus l’écart entre les riches et les pauvres en termes de santé. Alors que 68 % des personnes gagnant plus de 60 000 $ par an se disent en excellente ou en bonne santé, seulement 38 % des moins nantis peuvent en dire autant. En 2009, à la même question, l’écart entre les riches et les pauvres était de 17 points, contre 29 en 2012.
C’est ce que constate l’Association médicale canadienne (AMC), qui dévoilait hier son bulletin annuel de santé dans le cadre de son assemblée annuelle, qui bat son plein à Yellowknife jusqu’à demain.
« Quand il s’agit du mieux-être des Canadiens, le vieil adage selon lequel la santé vient avec la richesse est toujours vrai, dit le président de l’AMC, le Dr John Haggie. Ce qui est particulièrement inquiétant pour les médecins canadiens est le fait que dans un pays aussi prospère que le nôtre, l’écart entre les nantis et les non-nantis semble se creuser. »
L’AMC croit que la crise économique est en partie responsable de ces résultats.
Les individus gagnant moins de 30 000 $ par an sont ainsi plus souvent accablés par leurs préoccupations financières. Environ un quatre a dû annuler un rendez-vous chez le dentiste, a vécu des épisodes d’insomnie ou s’est même privé d’un repas ou d’un médicament.
Les Canadiens dont le revenu est plus faible utilisent également davantage les services. Ils sont aussi plus nombreux à considérer que leur poids ou celui de leurs enfants est trop élevé. Ils ont plus tendance à se déclarer peu actifs physiquement. Sept personnes sur dix affirment que manger des aliments sains coûte plus cher. La moitié des répondants soutiennent que faire du sport aussi sollicite un peu trop le portefeuille.
Globalement, les Canadiens demeurent relativement satisfaits du système de santé. Les services de santé se voient attribuer un A ou un B par trois Canadiens sur quatre.
Le sondage de l’Association médicale canadienne a été réalisé par la firme Ipsos Reid. Cette dernière a sondé 1004 Canadiens en ligne et 1200 au téléphone à la fin du mois de juillet dernier. La marge d’erreur du sondage téléphonique est de 2,8 %, avec un intervalle de confiance de 95 %.