Frais accessoires - Gaétan Barrette fustige le ministre Bolduc

«Il y a six mois, le ministre m'a assuré qu'il allait s'en occuper, qu'il y aurait un comité. Il n'y a pas eu une seule rencontre», raconte le Dr Barrette au Devoir. «Le public est pris en otage par un gouvernement qui s'en lave les mains et attend que quelqu'un chiale dans les médias pour agir. C'est un scandale. Le gouvernement bafoue ses propres lois» par «lâcheté».

Du côté du ministère, on indique qu'on planche sur trois dossiers prioritaires: la dégénérescence maculaire, la coloscopie et l'échographie, trois secteurs où les médias ont rapporté des cas manifestes de frais accessoires excessifs. «Il y a différents travaux au ministère là-dessus, indique la porte-parole du ministre, Natacha Joncas Boudreau, sans dévoiler d'échéancier pour des annonces éventuelles.»

Le Devoir rapportait la semaine dernière que, dans plusieurs cliniques, les patients se voient facturer pour une coloscopie plus de 500 $ en frais accessoires, alors que les médecins sont rémunérés par la RAMQ et que la valeur réelle des médicaments administrés est dix fois moindre. «On se gargarise de prévention, et patati et patata, et aucune décision n'est prise. Le public fait rire de lui, rage le Dr Barrette. Les coloscopies, ça sauve des vies! Ça devrait être payé par l'État.»

«C'est simple: pas de plainte publique, pas de décision, selon le Dr Barrette. La seule et unique chose qui se passe: Québec éteint les feux. Une histoire sort dans le journal, on agit.»

Il encourage les citoyens à se plaindre lorsqu'on leur facture des frais accessoires en apparence excessifs. D'un autre côté, il estime que Québec devrait accorder des som-mes supplémentaires aux médecins pour ces services, qui pour le moment doivent assumer «l'odieux» de la décision.

Un ministère orphelin

Pour le Dr Barrette, la santé est carrément orpheline de ministre au Québec. «Plus personne ne dirige la Santé au Québec», tonne-t-il. Pour lui, ce ministère est maintenant «hors de contrôle» et prend des décisions «sur les coins de table», guidé par les scandales médiatiques.

Le président de la FMSQ, à qui les rumeurs ont souvent prêté des sympathies pour le mouvement, devenu parti, de François Legault, ajoute que, parce qu'«Yves Bolduc ne fait pas la job, la santé au Québec va mal. Ça fait dix ans que rien n'a été décidé. Ça fait dix ans qu'on aurait pu apporter des correctifs».

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