L'Assemblée générale annuelle de l'Association médicale canadienne (AMC) s'est close hier à St. John's par l'adoption d'une motion condamnant l'attitude du Canada dans le dossier de l'amiante.

Le conseil général de l'AMC a adopté à quasi-unanimité cette motion présentée par les médecins du Québec. Les médecins canadiens ajoutent ainsi leur voix à une «forte condamnation du gouvernement fédéral, qui s'est opposé à la désignation internationale de l'amiante comme produit chimique dangereux», a dit le Dr Jean-Bernard Trudeau lors de la conférence de presse de clôture de l'événement. «C'est une importante question de santé, l'amiante étant un produit qui cause des maladies graves et même la mort. Le Canada ne devrait pas exporter un tel produit dangereux», a ajouté le porte-parole francophone de l'AMC.

Ce n'est pas la première fois que l'AMC se prononce contre l'utilisation de l'amiante chrysotile, mais elle tenait à réitérer sa position après que le Canada s'est isolé sur la scène internationale en refusant, lors d'un sommet international à Genève, d'inscrire l'amiante à la liste des substances dangereuses de la Convention de Rotterdam. Le Dr Trudeau souligne que cette motion a reçu un fort appui des membres du conseil général, réagissant «à une non-action de nos gouvernements.»

Changement de garde

Le Dr John Haggie, chirurgien à Gander à Terre-Neuve-et-Labrador, succède par ailleurs au Dr Jeff Turnbull à titre de président de l'AMC. Ce dernier s'est retiré en exprimant son inquiétude concernant le système de santé canadien.

Selon lui, «nous avons assisté à un lent et constant déclin» du système de santé, rapporte André Picard du Globe and Mail. «J'ai toujours été très fier de notre système de santé, ce système qui fut considéré comme un des meilleurs au monde, a-t-il dit aux délégués de l'AMC. Mais les temps ont changé, et le Canada se situe maintenant derrière la Slovénie en terme d'efficacité, et dernier ou avant-dernier en terme de ce qu'il obtient pour l'argent investi.» Il reste tout de même optimiste, affirmant croire à un redressement de la situation.