Triage par les ambulanciers - Contre les tranferts dans les CLSC
Si les ambulanciers veulent transporter des patients ailleurs qu'à l'urgence des hôpitaux, ils devront vraisemblablement les diriger vers des cliniques plutôt que des CLSC.
Le quotidien La Presse a rapporté dans son édition d'hier que le syndicat des techniciens ambulanciers à Montréal et Laval souhaite que ses membres aient le pouvoir de transporter un patient ailleurs qu'à l'urgence d'un hôpital lorsqu'ils jugent qu'un cas n'est pas une véritable urgence.Ils souhaiteraient ainsi contribuer à désengorger les urgences, alors que celles-ci sont aux prises avec d'importants débordements, notamment à cause des cas de grippe et de gastro-entérite.
À l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux, l'adjointe à la direction générale, Michèle Pelletier, voit difficilement comment ces patients pourraient être transférés dans les CLSC, alors que ceux-ci ne disposent pas toujours des services médicaux nécessaires et que leurs heures d'ouverture sont limitées.
«Évidemment, ça prend des cliniques médicales qui offrent un service sans rendez-vous. Ce ne sont pas tous les CLSC qui ont des services médicaux courants ou des services médicaux sans rendez-vous pour prendre en charge cette clientèle-là», a objecté Mme Pelletier, en entrevue avec La Presse canadienne.
La solution, selon Mme Pelletier, résiderait plutôt dans les cliniques qui sont suffisamment équipées, notamment les cliniques réseaux. «Il faudrait aller vers des cliniques sans rendez-vous, alors qu'on sait qu'elles sont déjà très occupées et très engorgées et débordent de patients. Donc, on a affaire à un autre problème», admet Mme Pelletier.
Reste que «cela pourrait être faisable», selon Mme Pelletier, mais si certaines conditions sont respectées, comme la formation des ambulanciers en triage de patients, et si on s'assure que l'établissement est suffisamment équipé, tant en ressources humaines que matérielles, pour dispenser ce service.
Au ministère de la Santé et des Services sociaux, on a confirmé que la demande des techniciens-ambulanciers était déjà à l'étude et que des discussions avaient déjà été amorcées à ce sujet.