Construction du nouveau CHUM - Le ministre Bolduc émet un bulletin de santé rassurant

Au terme d'une ronde de deux jours au chevet du CHUM, le Dr Yves Bolduc a émis un bulletin de santé qui se veut rassurant sur le pronostic des projets d'avenir du patient. «Le nouveau CHUM ouvrira ses portes selon les délais prévus. Le projet du Centre de recherche est sur la bonne voie», a-t-il assuré lors d'une entrevue au Devoir.
Le nouveau titulaire de la santé et des services sociaux a par ailleurs confié avoir senti de la morosité chez ses interlocuteurs du CHUM, un état qu'il explique par la crise actuelle de ses urgences. «Ces gens-là ont raison d'être moroses quand on a des patients sur des civières. Je ne vais pas régler ça en leur disant d'être de bonne humeur, mais je suis quand même en autorité sur [sic] l'agence responsable de Montréal et je vais regarder avec eux comment les aider», a-t-il dit.Sur la bonne voie
Selon le ministre Bolduc, des rumeurs, véhiculées depuis sa nomination, voulaient qu'il puisse remettre en question la décision de son prédécesseur de construire le futur CHUM au centre-ville. «Le site de Saint-Luc est non négociable», a-t-il précisé d'entrée de jeu avant de faire état de ses quatre heures de rencontre avec l'Agence des partenariats public-privé et Clément Gignac, directeur exécutif des projets de nouvel hôpital et de centre de recherche pour le CHUM. «Après avoir fait le tour complet de ces projets, j'en ressors convaincu qu'ils sont tous les deux dans la bonne voie», a-t-il résumé.
Dans le cas du nouvel hôpital, le Dr Bolduc a dit avoir obtenu l'assurance qu'il ouvrirait ses portes en 2013, avant d'avancer un horizon plus prudent de 2013-14. «L'appel de propositions sera lancé cet automne par l'Agence des PPP, comme prévu.» C'est à cette étape que les consortiums retenus lors de l'appel de qualifications recevront le cahier des charges détaillé des travaux à réaliser et des exigences de toutes sortes du ministère, de l'Agence et du CHUM. «Je sais que le projet a connu des écueils jusqu'à maintenant. C'est normal pour un projet de cette envergure et il y en aura d'autres. Le vrai prix, on l'aura en ouvrant les propositions des consortiums», a prévenu le ministre. En mai dernier, Le Devoir rapportait qu'entre 2007 et 2008, le plafond budgétaire autorisé par Québec pour les projets du CHUM, du CUSM et de Sainte-Justine avait augmenté d'un milliard.
Dans le cas du projet de centre de recherche, pour lequel l'appel de propositions a été lancé le 28 mai dernier, son budget est déjà grevé d'un manque à gagner de 112 millions de dollars depuis le rejet de la demande de subvention formulée par le CHUM à la Fondation canadienne de l'innovation (FCI), en juin dernier. Le Dr Bolduc n'a nullement l'intention de reculer malgré ce qui pourrait devenir un dépassement de coût substantiel pour Québec si la FCI ou Ottawa persiste à ne pas décaisser les 112 millions attendus. «Le fédéral s'était déjà engagé à aller de l'avant et j'ai parlé avec eux depuis ma nomination. Nous allons trouver une solution», a-t-il déclaré.
Selon ce médecin spécialiste et détenteur d'une maîtrise de l'École nationale d'administration publique (ENAP), des montants de cette hauteur, «sans être des "peanuts"», ne sont jamais impossibles à trouver pour des gouvernements quand il s'agit de projets de cette importance. Fin mai, avant même de recevoir la nouvelle du refus de financement de la FCI, Le Devoir révélait que la facture à payer par le gouvernement du Québec pour le centre de recherche avait bondi de 40 millions.