Une infirmière sur cinq dit avoir commis des erreurs de médication

Une étude confirme le lien entre la perception d'une surcharge de travail chez les infirmières, les heures supplémentaires et le risque de commettre des erreurs dans la médication.

L'étude, publiée hier, confirme que 19,4 % des infirmières interrogées ont rapporté des erreurs de médication concernant les patients qu'elles soignaient, et ce, «occasionnellement» ou «fréquemment», durant l'année précédant l'enquête.

La proportion grimpe même à 22 % chez celles qui font habituellement des heures supplémentaires. À titre de comparaison, elle atteint 14 % chez celles qui ne font pas d'heures supplémentaires.

De même, 27 % des infirmières qui ont déclaré entretenir de mauvaises relations avec les médecins ont rapporté des erreurs de médication, comparativement à 12 % chez celles qui entretenaient de bonnes relations avec les médecins.

De façon générale, parmi les facteurs qui présentent une corrélation avec les erreurs de médication, on note l'habitude de faire des heures supplémentaires, une charge de travail excessive, la perception par l'infirmière du manque d'effectifs ou de ressources, de mauvaises relations de travail avec les médecins, le manque de soutien de la part des collègues et le manque de sécurité d'emploi.

La majorité des infirmières interrogées estimaient être surchargées de travail.

Ainsi, plus des deux tiers étaient d'accord avec l'énoncé suivant: «Il me semble que j'ai souvent trop de travail pour une personne» et 62 % étaient d'accord avec celui-ci: «J'ai trop à faire pour tout bien faire.» Aussi, 65 % ont dit devoir travailler pendant leurs pauses pour pouvoir compléter leur charge de travail.

De l'avis de plusieurs, la restructuration des hôpitaux au Canada et la réduction du personnel infirmier qui s'est ensuivie depuis le début des années 1990 ont eu une incidence importante sur la qualité des soins aux patients et le milieu de travail en soins infirmiers.

L'étude a été menée auprès de 18 676 infirmiers et infirmières au Canada, qui ont donné des réponses complètes au questionnaire, entre octobre 2005 et janvier 2006, à partir d'un échantillon de départ de 24 443. Le taux de réponse atteint donc 80 %.

L'étude a été menée conjointement par Santé Canada et l'Institut canadien d'information sur la santé et est publiée par Statistique Canada.

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