Semaine québécoise pour un avenir sans tabac - Les jeunes du secondaire succombent à l'attrait des nouveaux produits du tabac

Les Québécois sont de plus en plus nombreux à écraser, mais, en revanche, de nombreux jeunes du secondaire succombent désormais à l'attrait des nouveaux produits du tabac, notamment la «chicha» et les «cigarillos à saveur de fruits». Voilà le double constat qui ressort d'une étude dévoilée hier, à l'aube de la Semaine québécoise pour un avenir sans tabac.

Bonne nouvelle pour les tenants d'un monde sans fumée, le taux de tabagisme au Québec est passé de 20 à 19 % en un an. Concrètement, 403 000 fumeurs ont tenté d'arrêter de fumer et 183 000 ont réussi à se défaire de leur dépendance au tabac au cours des six derniers mois.

L'étude, réalisée pour le compte du ministère de la Santé et des Services sociaux et du ministère des Finances, précise ainsi que le nombre de fumeurs au Québec est passé de 1,5 million à 1,2 million entre le printemps 2006 et l'automne 2007.

Nouvelle menace

Néanmoins, de nouveaux produits du tabac, tels que le «snus», le «skoal», la «chicha» et les «cigarillos à saveur de fruits», attirent plus que jamais les jeunes du secondaire, y compris ceux qui ne fument pas ou qui ont cessé de fumer. Un phénomène qui inquiète le Conseil québécois sur le tabac et la santé, puisque la consommation de cigarillos, qui est maintenant de 22 % chez les adolescents québécois, dépasse celle de la cigarette qui est de 15 %.

«La consommation accrue des nouveaux produits du tabac chez les adolescents est très préoccupante», a souligné hier l'actrice Mireille Deyglun, porte-parole de la campagne. «Les adolescents ont tendance à penser que ces nouveaux produits du tabac sont moins dangereux pour la santé, à cause du marketing de banalisation qui en est fait en société, a-t-elle ajouté. Cela est totalement faux. Ils sont aussi néfastes que la cigarette, car ils contiennent les mêmes produits toxiques et cancérigènes, parfois même à des concentrations supérieures.»

Une opinion confirmée par une étude menée par deux chercheurs canadiens et publiée dans le Lancet en août dernier: le risque de crise cardiaque est aussi grand, que le tabac soit fumé, chiqué ou absorbé à travers une pipe à eau. Sans parler du cancer, comme celui de la bouche et du pancréas, qui sont provoqués par le tabac à chiquer ou à infuser.

Si l'engouement des jeunes Québécois pour les nouveaux produits du tabac est évident, il est toutefois difficile d'en mesurer l'ampleur exacte. Outre la forte hausse de consommation de petits cigares chez les jeunes du secondaire qui est bien documentée, la consommation du tabac à chiquer ou à infuser est mal connue au Québec.

Un récent sondage réalisé dans 27 centres de santé ontariens auprès de 3000 jeunes, âgés de 15 à 19 ans, démontre cependant que la popularité du tabac à chiquer est montée en flèche au cours des dernières années. Ainsi, de 1,7 % des jeunes qui chiquaient du tabac en 2003, ce nombre a grimpé à 11,6 % en 2005.

«Il faut surveiller attentivement cet attrait grandissant des jeunes pour les nouveaux produits du tabac et les informer clairement des risques de dépendance qui y sont associés», estime d'ailleurs Mario Bujold, directeur général du Conseil québécois sur le tabac et la santé.

La Semaine québécoise pour un avenir sans tabac, qui se déroule du 20 au 26 janvier, propose justement des actions pour diminuer le problème inquiétant du tabagisme chez les jeunes. Des suggestions d'actions concrètes sont fournies sur le site www.mondesansfumee.ca.

À voir en vidéo