120 millions pour le sida
Le gouvernement Harper a confirmé hier l'octroi de 120 millions en cinq ans aux efforts internationaux de lutte contre le sida. À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, la ministre de la Coopération internationale, Josée Verner, a fait part hier de l'intention du Canada d'intensifier son appui à l'effort international.
«Nous voulons construire de meilleurs systèmes de santé pour nous assurer qu'autant [de sidéens] que possible auront accès aux soins de santé dont ils ont besoin», a déclaré Mme Verner. «Ces initiatives représentent un financement supplémentaire de 120 millions.»Les sommes annoncées iront à divers organismes d'aide internationale et seront dépensées selon des axes d'intervention variés.
Ainsi, 41 millions seront consacrés à la prévention, dont 20 millions financeront le développement d'un vaccin, et 20 millions seront versés au gouvernement de la Tanzanie en appui à son programme national de lutte contre le sida.
Pour sa part, le ministère haïtien de la Santé recevra, conjointement avec des agences canadiennes, 19 millions pour des programmes de prévention des infections transmissibles sexuellement tandis que l'université McGill récoltera 2,5 millions pour contribuer à la prévention de la transmission mère-enfant du sida au Zimbabwe.
Mme Verner a expliqué que l'argent servira aussi à la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes. Dans ce dernier cas, la ministre a fait valoir que la proportion de femmes et de filles infectées augmentait plus rapidement et qu'il fallait donc agir afin de doter celles-ci de moyens de se protéger.
Le financement de 120 millions annoncé hier s'ajoute aux 250 millions déjà promis par le Canada au cours des deux prochaines années pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
L'attitude du gouvernement Harper envers le sida a été sévèrement critiquée à l'été lorsque le premier ministre a refusé de se rendre à une conférence internationale sur la maladie à Toronto et que le ministre fédéral de la Santé, Tony Clement, a annulé une conférence de presse pendant laquelle il devait annoncer un financement supplémentaire.
«Je ne comprends pas que cette annonce n'ait pas été faite cet été, quand toute la planète était ici pour parler du sida», a déclaré hier le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton.
«C'était gênant pour le Canada, mais de manière plus importante, avec 11 000 personnes qui meurent du sida chaque jour, cet argent [...] aurait pu sauver des vies.»
M. Layton s'est quand même réjoui de voir le gouvernement agir pendant que d'autres militants soulignaient que le Canada doit encore s'acquitter d'une promesse, vieille de trois ans, de fournir à l'Afrique des médicaments contre le sida peu coûteux.