L’ex-juge de la Cour suprême Louis LeBel n’est plus

Louis LeBel a été nommé à la Cour suprême du Canada le 7 janvier 2000, où il a siégé jusqu’à son départ à la retraite le 30 novembre 2014. Ci-haut, Louis LeBel en décembre 1999.
Jacques Boissinot archives La Presse canadienne Louis LeBel a été nommé à la Cour suprême du Canada le 7 janvier 2000, où il a siégé jusqu’à son départ à la retraite le 30 novembre 2014. Ci-haut, Louis LeBel en décembre 1999.

L’ancien juge Louis LeBel, qui a siégé pendant près de 15 ans à la Cour suprême du Canada, s’est éteint jeudi, à l’âge de 83 ans.

« Il lègue en héritage juridique des décisions éloquemment rédigées notamment en droit administratif, en droit international, ainsi qu’en droit du travail », a affirmé par voie de communiqué le juge en chef du Canada, Richard Wagner. Ce dernier a souligné qu’il était « un homme d’une sagesse et d’une collégialité exemplaires ».

Durant ses trois décennies au sein de la magistrature, M. LeBel a d’abord été nommé juge à la Cour d’appel du Québec le 28 juin 1984.

Il a ensuite été nommé à la Cour suprême du Canada, le 7 janvier 2000, où il a siégé jusqu’à son départ à la retraite le 30 novembre 2014.

Sa connaissance du droit civil québécois et son « amour pour celui-ci étaient incomparables », a soutenu le juge Wagner.

Près du milieu universitaire

Louis LeBel, qui a notamment étudié à l’Université Laval, était un « véritable intellectuel du droit », affirme Jean-François Gaudreault-DesBiens, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Montréal.

« Bien que juge, il n’a jamais quitté vraiment le milieu universitaire. Au-delà de ses jugements, il écrivait régulièrement des articles de droit », raconte en entrevue au Devoir celui qui a fréquenté M. LeBel lors de colloques.

En plus d’être « un homme très brillant », son empathie a marqué ceux qui l’ont côtoyé, soulève M. Gaudreault-DesBiens. « C’était quelqu’un de très humble, très humain et profondément gentil », relate-t-il.

Louis LeBel ne perdait jamais de vue que le droit est fait pour améliorer la vie des gens, renchérit l’avocat Gabriel Poliquin, qui pratique à Ottawa. « Je pense que ce que j’ai appris de lui c’est de toujours exercer le droit avec humanité », dit celui qui a été son auxiliaire juridique à la Cour suprême du Canada de 2010 à 2011.

Un style d’écriture « distinct »

Selon Me Poliquin, son mentor avait aussi un style d’écriture « très distinct ». « Quand on lit un jugement du juge LeBel, on sait que c’est du LeBel », soulève-t-il.

« C’était probablement, selon moi, un des meilleurs écrivains de la langue française au Canada », poursuit-il. Ce dernier souligne qu’il écrivait de façon « claire et saisissante » en français, mais aussi en anglais.

« C’était quelqu’un qui était non seulement un juge, mais c’était aussi un littéraire, un monsieur qui avait une très très grande culture, qui avait énormément lu », ajoute-t-il.

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