L’ex-député Harold LeBel peut sortir de prison, au quart de sa peine

Harold LeBel avait reçu sa peine le 26 janvier dernier. Il avait été reconnu coupable au terme d’un procès lors duquel sa victime, une ancienne collègue de travail, avait témoigné.
Jacques Boissinot La Presse canadienne Harold LeBel avait reçu sa peine le 26 janvier dernier. Il avait été reconnu coupable au terme d’un procès lors duquel sa victime, une ancienne collègue de travail, avait témoigné.

Ayant exprimé des « remords qui apparaissent sincères » et reconnaissant désormais sa responsabilité, Harold LeBel peut sortir de prison. L’ex-député du Parti québécois y aura passé moins de deux mois, après avoir écopé d’une peine de huit mois d’incarcération pour une agression sexuelle commise en 2017.

L’homme de 60 ans avait reçu sa peine le 26 janvier dernier. Il avait été reconnu coupable au terme d’un procès lors duquel sa victime, une ancienne collègue de travail, avait témoigné.

Mardi, « malgré la gravité importante des gestes reprochés », la Commission des libérations conditionnelles du Québec a accepté sa demande de « sortie préparatoire à la libération conditionnelle », qui peut être demandée par un détenu qui a purgé au moins un sixième de sa peine.

Dans sa décision, la Commission lui a reproché d’avoir commis une agression sexuelle « dans l’unique but d’assouvir ses besoins personnels », sans aucune considération pour sa victime, qui n’a pas manifesté de consentement aux gestes posés.

La victime, dont l’identité est protégée par une ordonnance de la Cour, avait raconté au procès les approches non désirées que lui avait fait subir l’ex-député péquiste. Il l’a embrassée sans avertissement, a détaché son soutien-gorge et a tenté de forcer la porte de la salle de bain où elle s’était embarrée à clé. Puis, après s’être couchée sur un lit escamotable, elle a reçu la visite non sollicitée de M. LeBel, qui lui a fait subir des attouchements aux fesses et à l’anus.

Harold LeBel avait nié ces accusations en bloc : « Je n’ai jamais fait ça de ma vie », avait-il répété, tout en admettant que lui et sa présumée victime s’étaient embrassés ce soir-là.

Mardi, les deux membres ayant signé la décision ont toutefois noté qu’il assumait maintenant la responsabilité de ses comportements et qu’il faisait preuve d’empathie envers la victime. M. LeBel a expliqué avoir plaidé non coupable parce que c’était la stratégie recommandée par son avocat.

« Vous exprimez des remords qui apparaissent sincères envers la victime. Vous êtes effaré de constater que vous avez pu faire ce que vous avez fait », est-il écrit.

Harold LeBel dit avoir compris lors du procès, en entendant le témoignage de la victime, qu’il avait eu ce soir-là une perception erronée des faits. Il assure maintenant croire entièrement la version de la victime.

« En détention, vous vous êtes montré non seulement repentant, mais aussi ouvert aux recommandations des intervenants quant aux investissements personnels que vous devrez faire afin de mieux comprendre les motifs sous-jacents au passage à l’acte. Cet approfondissement est important afin de prévenir la récidive. »

Avant de trancher, la Commission a pris connaissance d’un rapport des Services correctionnels qui conclut que le risque de récidive de l’ex-politicien est « très faible ». L’homme n’a pas d’antécédents judiciaires.

À sa sortie, il ira vivre en maison de transition et devra poursuivre la thérapie entamée en détention. Son retour dans la collectivité sera « progressif et encadré », assorti d’une longue liste de conditions à respecter. S’il y déroge, il peut être immédiatement retourné dans un établissement de détention.

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