Trois entraîneurs de basketball sont accusés de crimes sexuels, la police cherche d’autres victimes

Les trois entraîneurs de basketball de l’école secondaire montréalaise Saint-Laurent arrêtés mercredi ont été formellement accusés, jeudi matin, de divers crimes sexuels, pour un total de huit chefs d’accusation. Certains crimes auraient été commis alors que les plaignantes étaient mineures.
Seul Charles-Xavier Boislard, 43 ans, a été remis en liberté jeudi, et ce, sous certaines conditions, dont de ne pas communiquer avec la plaignante et de ne pas se trouver en présence de mineurs.
Le ministère public s’est toutefois opposé à la libération de Daniel Lacasse, 43 ans, et de Robert Luu, 31 ans, qui demeureront donc en détention pour le moment.
Ils seront de retour devant le tribunal vendredi pour subir une enquête pour remise en liberté. C’est un juge qui décidera alors s’ils devront rester ou pas derrière les barreaux pour la suite des procédures criminelles.
Aucun des trois hommes n’a encore enregistré de plaidoyer.
Le procureur de la Couronne responsable du dossier, Me Bruno Ménard, a déclaré qu’il n’avait que peu de commentaires à faire, car le dossier n’en est qu’à ses débuts. Pour les prochaines étapes, « il y aura peut-être des discussions avec la défense, le temps le dira », a-t-il toutefois signalé.
Les actes reprochés aux trois hommes ont été commis entre 2008 et 2017. L’identité des plaignantes demeurera évidemment confidentielle tout au long des procédures criminelles.
Cela ne pourrait être que la pointe de l’iceberg : le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a fait savoir qu’il a d’ores et déjà « des raisons de croire » que d’autres jeunes filles pourraient avoir été victimes de gestes similaires entre 2005 et aujourd’hui.
La police a donc lancé jeudi un avis de recherche d’autres victimes potentielles, puisque les trois hommes ont été en contact avec de nombreuses mineures qui faisaient partie des équipes sportives de cette école de Montréal au fil des années.
Des crimes sexuels
Daniel Lacasse, responsable du programme de basketball de l’école, fait face à une accusation d’exploitation sexuelle. On lui reproche d’avoir « touché une partie du corps de […] à des fins d’ordre sexuel », une adolescente vis-à-vis de laquelle il était en situation d’autorité ou de confiance, entre le 1er septembre 2010 et le 10 avril 2012, est-il écrit dans l’acte d’accusation. Sur le site Web de l’école, l’homme est décrit comme un « gestionnaire administratif » qui fait partie de l’équipe de direction.
Quant à Robert Luu, il a été accusé de trois chefs, soit agression sexuelle, contacts sexuels sur une mineure, ainsi que d’avoir incité une adolescente de moins de 16 ans à poser des gestes sexuels.
Les mêmes chefs sont reprochés à Charles-Xavier Boislard, qui a aussi écopé d’une accusation d’exploitation sexuelle à l’endroit d’une personne mineure sur laquelle il était en situation d’autorité ou de confiance.
Jeudi, le directeur général du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys s’est dit « ébranlé » par le dépôt des chefs d’accusation et a affirmé prendre la situation « très au sérieux ».
« Ces membres du personnel, qui n’avaient aucun antécédent judiciaire, ont été suspendus dès que nous avons été informés », a précisé Dominic Bertrand dans un communiqué.
Il affirme que son équipe est en train de rencontrer les parents ainsi que le personnel afin de les accompagner, de les soutenir, et de les guider vers les bonnes ressources, si nécessaire. Une équipe d’intervenants est également disponible pour les élèves.
Les victimes et les témoins peuvent joindre les enquêteurs de la Section des agressions sexuelles du SPVM au 514 280-8502 ou contacter Info-Crime Montréal au 514 393-1133 ou au infocrimemontreal.ca.