Être le héros de ses émotions grâce à Moozoom
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Semaine des enseignants
Comment l’école peut-elle participer au développement émotionnel des élèves ? C’est la question que s’est posée l’enseignante Nathalie Simon, qui travaille à l’école Denise-Pelletier, à Montréal. « J’ai constaté que la pandémie avait été difficile pour les élèves sur le plan émotionnel, se souvient-elle. Il y a eu une montée de la violence dans la cour de récréation. Je me suis dit : “Il faut faire quelque chose !” »
En cherchant un peu partout, l’enseignante a déniché la plateforme québécoise Moozoom, lancée par un heureux hasard au printemps 2020. L’outil offre des vidéos et des activités touchant au sentiment de rejet, à la motivation, aux conflits et à divers autres aspects de la vie émotionnelle des jeunes. « C’était un coup de coeur instantané », sourit Nathalie Simon. En octobre 2022, l’établissement organisait un lancement pour souligner la mise en place du programme.
Respirer par le nez
Dans un avis paru en juin 2020, le Conseil supérieur de l’éducation affirme que « le milieu scolaire […] est un endroit privilégié pour soutenir [le] développement [des compétences sociales et émotionnelles] » et se dit favorable à l’idée de rendre ces enseignements obligatoires au primaire. À l’école Denise-Pelletier, l’ajout des formations de Moozoom a sans contredit eu un effet majeur : « On a vu une réduction de la violence », résume Nathalie Simon.
L’enseignante de sixième année se réjouit aussi de voir ses élèves adopter le « vocabulaire Moozoom », qui reprend les termes utilisés par la plateforme pour décrire une situation conflictuelle ou le comportement sain à adopter. « Les jeunes vont dire : “j’ai fait un zoom acte” ou “j’ai besoin d’un zoom in” », explique Nathalie Simon. L’utilisation de ce vocabulaire a été uniformisée à travers l’école, y compris au service de garde, pour faciliter son adoption.
« Le programme rejoint les jeunes parce que dans les vidéos, ce sont des gens de leur âge, note Nathalie Simon. Ce sont des situations qu’ils vivent vraiment. » Elle se réjouit notamment de voir l’apparition de capsules dont le vocabulaire a été adapté pour les enfants d’âge préscolaire. Autre ajout : des acteurs issus de la diversité ont été embauchés pour jouer dans les plus récentes vidéos, ce qui permet à un plus grand nombre d’élèves de se reconnaître dans celles-ci.
Prévenir les débordements
« T’as pas gagné, Rosalie, t’es une tricheuse ! » Dans la vidéo, les deux amis de Rosalie sont irrités de voir qu’elle a enfreint les règlements du ballon poire et viennent lui faire sentir leur frustration. « D’après toi, comment Rosalie se sent en ce moment ? » demande l’animatrice. À nous de jouer : Rosalie est-elle excitée ou furieuse ?
À l’instar d’un roman dont vous êtes le héros, les capsules invitent à s’immiscer dans l’histoire des protagonistes. Mais ici, pas question de combattre des dragons : le but est plutôt de trouver un moyen d’apaiser les situations complexes grâce à la communication et à l’empathie. Pour aider Rosalie, on lui proposera de se retirer un moment, ce qui lui permettra de se calmer et de pouvoir s’excuser auprès de ses amis. Tout est bien qui finit bien.
Écrites par Caroline Allard et Benoît Pelletier, les capsules reprennent les recherches du CASEL, un organisme américain ayant produit un cadre pour l’enseignement de l’apprentissage socioémotionnel chez les enfants. Des dizaines d’entre elles sont disponibles sur la plateforme, ce qui offre aux enseignants la liberté de sélectionner lesquelles seront utilisées dans chaque classe. « On choisit le thème des capsules à visionner selon ce qu’on vit à l’école », souligne Nathalie Simon.
« La fréquence d’utilisation des vidéos est déterminée selon le niveau », détaille-t-elle. L’usage de cet outil clé en main est laissé à la discrétion de chaque enseignant. « On a tellement d’options qu’on peut tout faire. Certains profs vont présenter la vidéo de départ, puis, quelques semaines plus tard, faire une autre activité comme un quiz ou une discussion en classe. » Les parents ont eux aussi accès aux capsules, ce qui permet à l’enseignement de se continuer à la maison.
Autre avantage : l’outil informe les enseignants lorsque leurs élèves traversent des moments difficiles : « J’ai une élève qui a écrit qu’elle se sentait bouleversée par une situation. En ouvrant mon compte Moozoom, j’ai vu la notification et j’ai pu en parler avec elle. »
De toute évidence, Nathalie Simon n’est pas la seule à être séduite par Moozoom : depuis sa création, le programme est offert dans plus de 1000 écoles en Amérique du Nord, en français comme en anglais, un nombre qui ne cesse de grimper, selon le fondateur de l’entreprise, Jean-Philippe Turgeon.
Créé par un père dont la fille traversait une difficile période de dépression, Moozoom aide aujourd’hui des centaines de jeunes à parler de leurs émotions. Pour l’enseignante, il ne fait aucun doute que l’outil est là pour de bon : « On s’en servira tant que l’intérêt sera là. Pour le moment, l’école est enchantée, les parents sont enchantés. »
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