Développer des savoirs pour mieux guider l’intervention humaine

Caroline Rodgers
Collaboration spéciale
Parmi les projets de la Chaire de recherche du Canada en analyse de données biomédicales figurent les pathologies du genou. La titulaire et son équipe développent une application d’aide au diagnostic et au traitement.
Photo: Université TÉLUQ Parmi les projets de la Chaire de recherche du Canada en analyse de données biomédicales figurent les pathologies du genou. La titulaire et son équipe développent une application d’aide au diagnostic et au traitement.

Ce texte fait partie du cahier spécial Université TÉLUQ

La recherche se porte bien à l’Université TÉLUQ, qui a développé, au cours des dernières années, des axes de recherche reliés à de grands enjeux sociaux, économiques, humains et scientifiques de notre époque.

Les principaux axes de recherche de l’Université TÉLUQ ratissent large, allant de l’enseignement et de l’apprentissage à l’ère du numérique et de la médiatisation, aux systèmes intelligents et sciences et technologies de l’information, au fonctionnement des personnes, leur parcours de vie, la pensée humaine et les relations interpersonnelles, ainsi qu’aux transformations sociales, organisationnelles et professionnelles en contexte d’internationalisation, d’informatisation et de multiculturalisme.

D’autres axes sont émergents ou en développement, soit les communications et la culture à l’ère du numérique ; la gestion de la propriété intellectuelle, des connaissances et des actifs intangibles ; la santé et sécurité au travail ainsi que l’entrepreneuriat, qui, à leur tour, soutiennent l’innovation et le déploiement des connaissances des étudiants comme des chercheurs.

Ces derniers sont par ailleurs impliqués dans trois Chaires de recherche du Canada, soit en éducation aux médias et droits humains, en jugement éthique ainsi qu’en analyse de données biomédicales, qui veillent, chacune à sa façon, au développement des savoirs pour mieux guider l’intervention humaine.

Jugement éthique

 

À la Chaire de recherche du Canada sur le jugement éthique, on se penche sur des enjeux concrets et actuels soulevés par les soins de santé, comme l’interruption volontaire de grossesse, le consentement aux soins ou la vaccination en contexte de pandémie. De nombreux étudiants d’ici et d’ailleurs contribuent aux travaux de cette Chaire d’envergure internationale qui compte des collaborateurs et des projets sur trois continents, notamment aux États-Unis, en France, en Espagne et dans plusieurs pays d’Afrique.

Quand on parle d’éthique, on parle de jugements de valeur, lesquelles entrent souvent en conflit, soutient Lonzozou Kpanake, professeur au Département de sciences humaines, lettres et communication et titulaire de la Chaire. « La psychologie possède des outils et des méthodologies qui nous permettent d’étudier ce jugement. Notre contribution est d’apporter ce savoir-faire de la psychologie pour une étude empirique de l’éthique que je qualifierais d’inédite. C’est une éthique pragmatique, qui ne peut pas être isolée de son contexte. Nous nous préoccupons des problèmes auxquels les intervenants du domaine de la santé sont confrontés. En Guinée, notamment, nous avons étudié à quel point un médecin a l’obligation légale de soigner un patient infecté par l’Ebola, sachant qu’il risque sa propre vie. Nous avons aussi travaillé sur les questions éthiques liées aux interventions humanitaires en Haïti. »

Des questions éthiques se posent en contexte de santé publique et des populations, ainsi qu’en contexte clinique, c’est-à-dire de soins aux patients, ajoute le professeur. « Dans le domaine clinique, par exemple, les questionnements sont de trouver un équilibre entre les progrès de la médecine, la souffrance humaine et le respect de l’autonomie du patient. Un bon exemple est celui du suicide médicalement assisté. Nous avons aussi travaillé sur l’allocation des ressources médicales rares aux patients, comme certains types de médicaments ou les organes pour la transplantation. »

Analyse de données biomédicales

 

Du côté de la Chaire de recherche du Canada en analyse de données biomédicales, on étudie diverses données médicales, comme le taux de glycémie, à l’aide de l’intelligence artificielle pour aider les cliniciens à la prise de décisions.

« De plus en plus d’outils permettent de collecter des informations sur les patients, dit Neila Mezghani, professeure au Département de science et technologie et titulaire de la Chaire. Les médecins ont besoin de ces analyses pour prendre des décisions, car ils se retrouvent avec des dossiers contenant des milliers de paramètres et des données multidimensionnelles. On utilise l’intelligence artificielle pour développer des systèmes d’aide à la prise de décision. Pour développer ces systèmes, il faut des données représentatives et diversifiées de suffisamment d’individus dans la population. »

Parmi les projets de recherche de cette Chaire figurent les pathologies du genou. La chercheuse et son équipe développent une application de modélisation des données biomécaniques du genou pour l’aide au diagnostic et au traitement. « À partir des données de plusieurs types de patients, on entraîne le système à reconnaître les pathologies et à établir le plan de traitement le mieux adapté pour un patient, en se basant sur tout ce qu’il a mémorisé à partir des données antérieures d’autres patients », explique la chercheuse principale.

Dans ses travaux, celle-ci s’intéresse principalement aux données physiologiques et aux données biomécaniques. Elle travaille notamment avec des partenaires industriels qui lui fournissent des données collectées, par exemple, avec des textiles connectés, pour développer divers systèmes.

« Par exemple, on peut faire le suivi d’une personne âgée qui court des risques de chutes. Avec un objet connecté, j’ai développé un système de détection de la chute. Si une chute survient, un signal sera envoyé aux personnes aidantes et, en attendant l’arrivée des secours, on aura déjà les données de la personne, comme ses signes vitaux. » Ces données obtenues rapidement pourront par la suite permettre aux professionnels de la santé de prendre les meilleures décisions pour le patient.

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part. 

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