L’apprentissage de l’écriture et de la lecture scruté à la loupe
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Semaine des enseignants
Les connaissances sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture sont au cœur de la mission d’une nouvelle chaire de recherche à l’UQAM : la Chaire de recherche Lire, écrire, découvrir, dont les cotitulaires sont Catherine Turcotte et Nathalie Prévost, professeures au Département d’éducation et formation spécialisées de l’UQAM.
Lancée en janvier, la nouvelle chaire bénéficie d’un soutien financier de 246 187 $ du Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe. Elle reçoit également 25 000 $ de l’entreprise Buropro Citation, une librairie-papeterie indépendante qui a pignon sur rue dans 11 villes du Québec et qui s’intéresse énormément à la littérature jeunesse et à son accessibilité.
Cette chaire a trois axes : le premier porte sur les enfants du préscolaire, le second se concentre sur le parcours scolaire du préscolaire jusqu’au secondaire et le troisième se penche sur la formation des enseignants et sur la mobilisation des connaissances issues de la Chaire. Ces trois axes de travail possèdent un dénominateur commun, soit l’apprentissage de l’oral et de l’écrit, d’où le nom de la chaire de recherche : Lire, écrire, découvrir.
Les deux professeures sont didacticiennes du français et s’intéressent, entre autres, aux élèves qui éprouvent des difficultés scolaires. Bien que la Chaire ait été lancée officiellement il y a quelques semaines, leurs travaux de recherche ont commencé il y a plusieurs années, et des projets de recherche sont déjà en cours, notamment en collaboration avec le Centre de services scolaire de Saint-Hyacinthe.
Projets de recherche
« Cette année, nous avons évalué 18 classes de maternelle 4 et 5 ans, sur différentes connaissances et habiletés liées à la langue écrite et orale, et dans ces mêmes classes, on développe une nouvelle approche avec les enseignants, que l’on expérimente avec certaines et que l’on espère rendre disponible aux autres bientôt. Pour bien documenter le développement et l’apprentissage de ces enfants, nous les avons rencontrés cet automne et on va les revoir à la fin de l’année pour les évaluer à partir des mêmes épreuves », dit Nathalie Prévost.

L’approche mise en place présentement tient compte du contexte de la pandémie et permet de développer du matériel qui peut être utilisé à la fois en classe et à la maison, par les familles ainsi que pour l’enseignement en ligne.
« Pour les élèves de la maternelle, il n’était pas évident, pour les enseignantes, de trouver du matériel adéquat pour enseigner en ligne. Nous avons développé du matériel d’accompagnement qui porte sur différentes composantes de l’écrit, pour outiller le parent et l’enseignante », ajoute Mme Prévost.
« Ce projet favorise l’appropriation des premiers apprentissages de l’oral et de l’écrit avec les plus petits, ajoute Catherine Turcotte, mais nous avons aussi développé des outils pour les élèves de la 2e et de la 3e année du primaire, car c’est un passage délicat en lecture et en écriture. Les textes deviennent plus complexes, et les enfants rencontrent des difficultés nouvelles, qui n’existaient pas en 1re année. Nous avons développé des évaluations pour que les enseignantes puissent assurer un suivi et mettre en lumière les forces et les difficultés de leurs élèves, de manière à intervenir rapidement en 2e année et à suivre leurs progrès jusqu’en 3e année. »
Partenariat
Suivre 18 classes n’est pas une mince affaire. Pour mener à bien tous ces projets, les deux chercheuses collaborent étroitement avec les enseignantes et les enseignants des classes participantes. Elles comptent également sur l’aide d’une postdoctorante et d’une dizaine d’assistants de recherche.
« C’est vraiment une chaire qui mise sur le partenariat et les échanges, et beaucoup de décisions sont prises avec les enseignantes, les conseillers pédagogiques et la direction des ressources éducatives. On fait le travail tous ensemble », explique Catherine Turcotte.
Ces projets permettent également de former les enseignants et de rendre les connaissances scientifiques accessibles au monde scolaire.
En 2022, les principaux obstacles à l’apprentissage sont encore les inégalités socioéconomiques, mais à cela s’ajoute la pénurie d’enseignants qualifiés.
« Il y a encore de grandes inégalités qui font en sorte que les enfants, en arrivant à l’école et tout au long de leur scolarité, n’ont pas tous le même soutien dans leur famille. Le plus grand défi présentement, c’est qu’on manque d’enseignants. C’est malheureux, car cette pénurie fait en sorte que les gens peuvent aller se chercher diverses qualifications pour qu’on leur permette d’enseigner, une tendance qui nous inquiète. Cette pénurie appauvrit énormément la qualité de l’enseignement et, à long terme, cela nous préoccupe pour la qualité du français. »
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