Des initiatives engageantes à l’école François-Bourrin

Leïla Jolin-Dahel
Collaboration spéciale
La pandémie a fait basculer un certain temps les cours en virtuel, puis en alternance, avec une journée sur deux à l’école et l’autre, en ligne.
Photo: iStock La pandémie a fait basculer un certain temps les cours en virtuel, puis en alternance, avec une journée sur deux à l’école et l’autre, en ligne.

Ce texte fait partie du cahier spécial Semaine des enseignants

Promenades historiques, dîners-causeries, balados… Deux enseignantes de l’école secondaire privée François-Bourrin, à Beauport, multiplient les initiatives afin de motiver leurs élèves. Des projets qui ont pu être adaptés pour se poursuivre même au plus fort de la pandémie, lorsque les cours ont basculé en ligne.

Catherine Sergerie et Ann Martin ont élaboré plusieurs activités interdisciplinaires qui ont su conserver l’intérêt des élèves envers leurs études. La première est enseignante en français, en média et en éthique, tandis que la seconde donne des cours d’histoire. « Comme les deux, on enseigne en IVe secondaire, on travaille souvent ensemble. Il y a beaucoup de choses qui se regroupent en français et en histoire », résume Mme Sergerie, qui travaille depuis quatre ans à l’établissement.

Les projets ont commencé avant la crise sanitaire. Les étudiants ont notamment pu prendre part à la reconstitution d’un procès, avec un avocat venu sur place jouer le rôle de juge. Une façon pour les élèves d’apprendre les notions d’argumentation, enseignées en français, tout en révisant une décision judiciaire vue en histoire. « Ça vient cimenter leur compréhension. Ça va aussi les motiver, étant donné qu’on fonctionne en projets. Ça les met plus en action qu’un cours magistral », observe Mme Sergerie.

Les élèves ont également participé à d’autres activités bidisciplinaires, comme une promenade à Québec. Ils ont ainsi pu apprendre concrètement certaines notions historiques tout en s’inspirant d’éléments qu’ils avaient vus pour écrire une nouvelle littéraire. Pour Mme Martin, il s’agit d’une façon qui permet d’alléger les travaux que les étudiants ont à rendre. « En quatrième secondaire, ils sont bombardés par les évaluations du ministère. Le niveau de complexité est beaucoup plus grand. Je leur dis qu’ils vont faire un seul projet en français et en histoire », explique celle qui enseigne à l’école François-Bourrin depuis 2010.

S’adapter pour mieux motiver

La pandémie a fait basculer un certain temps les cours en virtuel, puis en alternance, avec une journée sur deux à l’école et l’autre, en ligne. Des enseignants ont donc dû revoir la façon dont ils travaillaient, afin de trouver des moyens de garder la motivation des étudiants.

« J’ai mis aux poubelles tout ce que je faisais et j’ai construit mon propre matériel numérique », se souvient Mme Martin. Comme ses notes de cours contenaient déjà beaucoup d’hyperliens et de capsules vidéo, sa classe a effectué une transition plus facile en ligne.

« Les élèves qui ne participent pas beaucoup en classe n’ont pas tendance à le faire en ligne », observe-t-elle. Afin de motiver même les élèves les plus discrets, l’enseignante leur demande de remettre un travail ou un projet à chaque fin de cours. Selon elle, le fait de remercier ses étudiants à chaque remise est « primordial ». « Je me suis donné comme obligation de leur faire un commentaire rapidement pour qu’ils sachent que je valide leur travail », dit-elle.

Afin de lutter contre l’isolement, les deux femmes ont créé des midis-causeries. Les élèves y sont venus aborder leurs passions ou encore présenter leurs animaux de compagnie. « Souvent, les adolescents sont tous seuls à la maison. Ça leur faisait du bien de pouvoir jaser avec quelqu’un », explique Mme Martin.

Pour sa collègue, la crise sanitaire a permis de repenser certains projets afin de les transposer en ligne. Ainsi, les élèves de Mme Sergerie ont notamment fait du théâtre, créé un balado et des courts métrages. Elle s’est également inspirée de personnalités aimées des adolescents, en invitant en conférence virtuelle la youtubeuse Victoria Charlton, dont le contenu porte sur des histoires criminelles et étranges qui sont survenues au Québec. « Ça raccroche les élèves à quelque chose de concret. Généralement, ils embarquent beaucoup plus dans un projet que dans un cours, qui est plus théorique, surtout en ligne », constate-t-elle.

S’entraider entre enseignants

Les deux femmes n’hésitent d’ailleurs pas à publier leurs bons coups sur les réseaux sociaux, où elles échangent des astuces avec d’autres collègues de partout au Québec. « Il y a énormément d’enseignants qui partagent leur contenu par entraide. On a tous vécu la pandémie, des situations difficiles où il a fallu se retourner rapidement », explique Mme Sergerie.

De son côté, Mme Martin prévoit créer ses projets de façon hybride même après la crise sanitaire. « J’ai toujours en tête que ce doit être possible de basculer en ligne », dit-elle.

Des initiatives qu’elle continuera à partager avec la communauté de professeurs sur Internet. « Ça va faciliter l’apprentissage pour les élèves. Qu’ils soient n’importe où, c’est fait pour les aider. »

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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