Quelques mesures pour adapter l’enseignement supérieur aux régions

Flavie Boivin-Côté
Collaboration spéciale
Une projection du futur pavillon d’enseignement préclinique à l’hôpital régional de Rimouski
Image: CISSS du Bas- Saint-Laurent Une projection du futur pavillon d’enseignement préclinique à l’hôpital régional de Rimouski

Ce texte fait partie du cahier spécial Enseignement supérieur

L’enseignement supérieur en région a le vent dans les voiles depuis le début de la pandémie. Voici quelques mesures qui ont été prises pour assurer une expérience universitaire optimale pour les étudiants qui choisissent de s’établir en région.

Former les gestionnaires au télétravail

 

Dans les deux dernières années, le milieu du travail a été complètement perturbé et a dû se réinventer. Devant cette nouvelle ère du travail au numérique, l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) a mis sur pied une formation continue en matière de télétravail. La formation se décline en neuf capsules accessibles en ligne depuis le 21 octobre dernier.

Les webinaires s’articulent autour de thématiques comme les modalités du télétravail, les caractéristiques du télétravail ou encore la santé, la sécurité et le mieux-être en télétravail.

« Depuis le début de la pandémie, le télétravail est une nouvelle réalité pour plusieurs organisations et entreprises. Cette formation a été conçue au regard des besoins exprimés par le milieu pour mieux répondre aux attentes. L’UQAC est très fière de pouvoir offrir une formation de niveau universitaire accessible et personnalisée », mentionne Réal Daigneault, vice-recteur intérimaire aux partenariats, aux affaires internationales et autochtones de l’UQAC.

Pour accéder à la formation gratuitement, les personnes intéressées doivent s’inscrire en remplissant le formulaire en ligne.

Quand le jeu devient sérieux

 

Dans le but d’assurer aux futurs étudiants une maîtrise des nouvelles technologies, mais aussi de former de futurs travailleurs de l’industrie 4.0, plusieurs départements de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) ont uni leurs forces pour créer un enseignement nouveau genre : le jeu sérieux.

Les professeurs Pascal Forget (Département de génie industriel), Jean-François Audy (Département de management), Marc-André Gaudreau (Département de génie mécanique) et Audrey Groleau (Département des sciences de l’éducation) ainsi que le professionnel de recherche Jonathan Lapalme du Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI) et deux étudiants du baccalauréat en génie industriel forment l’équipe multidisciplinaire à la base de ce projet, qui modernise grandement l’enseignement dans le milieu manufacturier.

Le jeu, qui sera réalisé en équipe, situera les participants dans un contexte manufacturier. Chaque étudiant se verra confier une responsabilité de direction ou de production, telle que la peinture, l’assemblage et l’expédition, avec des objectifs précis. Les équipes recevront ensuite des commandes et devront, de façon fictive, créer les extrants demandés.

Pascal Forget, directeur de l’équipe de création du projet, précise l’aspect pédagogique du jeu : « À certains moments du jeu, nous allons volontairement introduire des perturbations dans le déroulement des opérations. En contexte manufacturier, ces complications entraînent notamment des goulots d’étranglement. Ils peuvent survenir, par exemple, lorsque des postes de travail fonctionnent moins vite que les autres, ce qui affecte la production. Après quelques parties de jeu, les étudiants vont constater que l’utilisation de technologies de l’industrie 4.0 leur permet de mieux coordonner leurs efforts, de prendre des décisions plus éclairées et d’améliorer leur productivité. »

Selon lui, il est crucial de rendre l’apprentissage traditionnel plus ludique et accessible pour ceux et celles qui assistent au cours. Si le jeu sérieux a déjà une grande notoriété chez les enfants, ses bienfaits seraient tout aussi viables chez les jeunes adultes et les adultes. Pourtant, cette stratégie est trop peu abordée lorsqu’on parle du cursus universitaire.

« En utilisant l’approche du jeu, nous souhaitons que les étudiants prennent davantage plaisir à l’apprentissage et retiennent mieux les notions enseignées. Pour qu’un jeu soit divertissant, il faut notamment donner une mission stimulante au participant, le récompenser rapidement pour ses progrès et lui offrir un niveau de difficulté ni trop facile ni trop difficile », explique Pascal Forget.

Pour lui, la création d’un jeu n’est pas une nouvelle affaire. Le professeur a créé, en 2012, un jeu à saveur apocalyptique pour les étudiants du baccalauréat en génie industriel.

« Le but de ce jeu sérieux est de placer les apprenants dans une situation de Troisième Guerre mondiale, avec des enjeux de prise de décision rapide. J’ai fait appel à un réalisateur, à un infographiste et à des comédiens pour créer ce jeu, qui comprend notamment des capsules vidéo », rapporte le professeur.

Le jeu conçu il y a dix ans par M. Forget a encore beaucoup de succès auprès des étudiants. C’est d’ailleurs cette initiative qui a fortement encouragé l’équipe multidisciplinaire actuelle à se lancer dans la création d’un tout nouveau jeu sur l’industrie 4.0.

Un nouveau pavillon d’enseignement préclinique à l’hôpital régional de Rimouski

Tournant décisif pour les étudiants et les étudiantes en médecine : une étape de la construction d’un nouveau pavillon d’enseignement préclinique à l’hôpital régional de Rimouski vient d’être franchie puisque le ministre de la Santé, Christian Dubé, a effectué la première pelletée de terre le 4 novembre dernier.

Christian Dubé et Caroline Proulx, ministre du Tourisme et ministre responsable du Bas-Saint-Laurent, ont officialisé le début des travaux. Se joignaient à eux le vice-recteur aux affaires externes, internationales et à la santé de l’Université Laval, Rénald Bergeron, le recteur de l’Université du Québec à Rimouski, François Deschênes, ainsi que deux membres de la direction des CISSS du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches.

Ce nouveau pavillon participera à l’augmentation des admissions au programme de médecine de l’Université Laval ainsi qu’à l’admission de personnes venant des régions. Dès l’automne 2022, 18 étudiantes et étudiants pourront être accueillis chaque année à Rimouski.

Ce projet s’inscrit dans une démarche visant à délocaliser le doctorat en médecine dans de nouveaux locaux, soit dans la ville de Lévis et dans la ville de Rimouski, afin de faire face aux enjeux d’accessibilité et de qualité des services liés à la pratique médicale en région.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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