Quelques réponses à vos questions sur l’école à distance et le retour en classe

La décision quant à la date de réouverture des écoles relève de la Santé publique. Plusieurs indicateurs seront surveillés pour en décider.
Photo: Renaud Philippe Le Devoir La décision quant à la date de réouverture des écoles relève de la Santé publique. Plusieurs indicateurs seront surveillés pour en décider.

Les parents sont sortis essoufflés de la première journée d’école à distance et ont surtout la tête remplie de questions. Le Devoir a lancé mercredi un appel à ses lecteurs afin de connaître leurs préoccupations, en ce jour où la plupart des enfants entamaient leurs cours virtuels. Voici les questions qui sont revenues le plus souvent, et les réponses fournies par les autorités. 

 
 

Le gouvernement peut-il nous indiquer combien de temps durera l’enseignement à distance et éviter les annonces de dernière minute ?

En point de presse mercredi après-midi, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a déclaré que le gouvernement visait toujours un retour en classe le lundi 17 janvier. « Notre plan A, c’est des écoles ouvertes. »

Mais la décision quant à la date de réouverture des écoles relève de la Santé publique, a précisé le ministre. À ses côtés, le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, a dit vouloir permettre aux élèves de retourner en classe « le plus vite possible ». Mais « en période de COVID-19, 5 ou 12 jours, c’est une éternité. On verra où on sera rendus ».

Le Dr Arruda a ajouté que maintenir les écoles ouvertes était « une très grande priorité » de la Santé publique, en raison notamment des « impacts négatifs supérieurs » qu’a la fermeture des classes par rapport à la maladie pour les enfants.
 

Quelles sont les conditions à réunir pour permettre un retour en classe ?

Plusieurs indicateurs seront surveillés par la Santé publique. Le Dr Arruda a indiqué que son équipe suivrait l’évolution des hospitalisations et des admissions aux soins intensifs. « On va regarder la tendance. » L’épidémiologie propre au variant Omicron sera également étudiée.

La Santé publique pourra difficilement se fier au nombre de cas signalés, puisque les tests PCR sont désormais réservés aux travailleurs de la santé et aux clientèles à risque et que la plateforme pour autodéclarer un résultat positif n’est pas encore prête. « Mais à travers les taux de positivité des tests PCR, on peut faire [certaines estimations] », a mentionné le Dr Arruda.
 

Quelles mesures seront mises en place lors du retour en classe pour favoriser la sécurité des enseignants et des élèves ? Est-ce que le retour des bulles-classes est envisagé ?

Rien n’a été dit en point de presse sur les bulles-classes. Le ministre Roberge a toutefois annoncé que le masque chirurgical serait requis en tout temps dans le transport scolaire et dans les écoles, sauf lors des repas. Les élèves ne seront plus limités à deux masques par jour : ils pourront en avoir trois ou même quatre. « On a appris au fil du temps que quand les masques deviennent humides, ils sont beaucoup moins efficaces », a souligné Jean-François Roberge.

Contrairement à ce qui était réclamé par certains enseignants, ceux-ci ne pourront pas avoir accès à des masques N95, a annoncé le ministre. Selon les experts en santé publique, le masque N95 n’offre pas une protection supérieure au masque chirurgical à l’extérieur des milieux de soins, a fait valoir le Dr Arruda. « Et de le porter toute la journée, c’est excessivement difficile. »

Dès le 15 janvier, les employés du réseau scolaire auront accès aux tests PCR à titre de travailleurs essentiels. Et les enseignants peuvent déjà prendre rendez-vous pour recevoir leur troisième dose de vaccin.
 

Est-ce que des tests rapides seront offerts à tous les élèves au retour en classe ?

Oui. Le ministre Roberge a annoncé que dès le retour en classe, le gouvernement distribuerait 3,6 millions d’autotests aux élèves du préscolaire et du primaire. « On recommence l’opération qu’on a faite en décembre en donnant à chaque élève une boîte de cinq autotests. » Une autre distribution aura lieu en février. « En deux mois, on va distribuer 7,2 millions d’autotests. »

L’objectif sera de permettre aux parents de tester leurs enfants avant de les envoyer à l’école. « Les autotests contribuent à prévenir la propagation et des éclosions en milieu scolaire, donc nous aident à garder les écoles ouvertes. »

Si un élève développe des symptômes durant la journée, il pourra subir un test de dépistage à l’école, comme cela se fait depuis l’automne.
 

Y aura-t-il suffisamment d’enseignants présents en classe pour le retour en classe ?

Des syndicats disent craindre un manque de personnel au retour en classe, alors que les cas de COVID-19 se multiplient dans la population. « Dans la balance des inconvénients, garder toutes les écoles fermées avec les problèmes que ça comporte, c’est plus dommageable qu’aller vers une réouverture, sachant qu’il est possible qu’on doive fermer des classes parce que l’enseignant est en retrait préventif », a déclaré le ministre Roberge.

Le Dr Arruda a précisé que les nouvelles mesures annoncées par Québec relatives aux travailleurs ayant contracté la COVID-19 s’appliqueraient aux enseignants. S’ils sont asymptomatiques et doublement vaccinés, ceux-ci pourront donc revenir au travail cinq jours après avoir obtenu un résultat positif.
 

Certains élèves ont un horaire semblable à leur horaire habituel, alors que d’autres ont peu d’heures d’enseignement à distance. Quels sont les seuils minimaux prévus pour l’enseignement à distance ?

Compte tenu de l’offre minimale de services décrétée par Québec, les écoles doivent chaque semaine donner 10,5 heures d’enseignement et 3 heures de travail autonome aux élèves du premier cycle du primaire (1re et 2e années) ; 13 heures d’enseignement et 5 heures de travail autonome aux élèves du deuxième cycle du primaire (3e et 4e années) ; et 13 heures d’enseignement et 7,5 heures de travail autonome aux élèves du troisième cycle du primaire (5e et 6e années).

« Pour le réseau secondaire, on suit l’horaire régulier », a indiqué le ministre Roberge.
 

Est-ce que la date de la fin de la première étape demeure la même ? Les examens du ministère sont-ils maintenus ?

Quelques ajustements ont été annoncés mercredi. La date de remise du premier bulletin, prévue en janvier, a été reportée au 11 février au plus tard. Le ministre de l’Éducation a également annoncé que les examens du ministère seraient reportés aux semaines du 24 et du 31 janvier. « Le ministère rendra un calendrier public incessamment », a spécifié M. Roberge.
 

Pourquoi le gouvernement tarde-t-il à agir pour améliorer la qualité de l’air dans les salles de classe, notamment à installer des lecteurs de CO2, des échangeurs d’air ou des purificateurs d’air ?

Le ministre Roberge a annoncé que 50 000 lecteurs de CO2 seront livrés aux écoles d’ici vendredi et installés pour le retour en classe. Ces lecteurs sont destinés à environ 10 % des classes, qui sont jugées « problématiques » ou « inquiétantes ».

Cette livraison représente 54 % des lecteurs de CO2 commandés par Québec, le reste devant être distribué dans les écoles en février. « Ça a été une bataille de tous les instants » pour mettre la main sur ses appareils en période de pénurie de composants électroniques, a ajouté le ministre.

Pour ce qui est des échangeurs d’air, Jean-François Roberge a fait savoir que « plusieurs centaines » d’appareils avaient été distribués et que d’autres « [étaient] disponibles si des centres de services scolaires en [faisaient] la demande ». Quant aux purificateurs d’air, le Dr Arruda a maintenu que leur utilisation n’était pas privilégiée par Québec. « S’ils sont mal entretenus et mal placés, ils peuvent donner une impression que c’est mieux, mais ce n’est pas ce qui est recommandé par les experts. »

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