Québec prévoit « un test de dépistage par classe par jour »

Seuls les élèves ayant des symptômes de la COVID-19 sont testés.
Photo: Robert Michael / dpa via Associated Press Seuls les élèves ayant des symptômes de la COVID-19 sont testés.

Le responsable de l’implantation des tests de dépistage rapide dans les écoles, Daniel Paré, prévoit d’avoir équipé tous les établissements du Québec « assez rapidement » cet automne. Les discussions avec Ottawa, qui fournit l’équipement de dépistage, portent sur une quantité suffisante pour effectuer « un test par classe par jour ».

« Ça va se déployer assez rapidement au cours de l’automne », a expliqué Daniel Paré en entrevue au Devoir. Responsable de la campagne de vaccination contre la COVID-19, il s’est fait confier mardi une nouvelle mission par le gouvernement Legault : celle de remettre sur les rails l’implantation des tests de dépistage rapide dans les écoles, qui a commencé sur une fausse note, cette semaine.

Les directions d’école ont déploré l’arrivée « chaotique » des tests, avec des directives reçues à la dernière minute, du matériel manquant et une pénurie de personnel pour faire les tests. Daniel Paré et les ministres Christian Dubé (Santé) et Jean-François Roberge (Éducation) ont assuré mardi qu’ils comptent faire tous les ajustements nécessaires à la mise en place des tests dans les écoles.

Ça va se déployer assez rapidement au cours de l’automne

Ces tests rapides, dont le résultat est disponible en 15 minutes, se font en insérant un coton-tige dans les deux narines. Seuls les élèves ayant des symptômes de la COVID-19 sont testés. Le but est de limiter les fermetures de classe et le nombre d’élèves renvoyés à la maison : seuls ceux ayant un test positif sont placés en isolement.

Un nouveau « cafouillage »

La nomination de Daniel Paré a somme toute été bien accueillie dans le réseau scolaire. Les partis de l’opposition à Québec déplorent toutefois les débuts laborieux des tests rapides, qu’ils considèrent comme un nouveau « cafouillage » en éducation. Cette controverse s’ajoute à celles entourant la ventilation dans les écoles, les maternelles 4 ans implantées en pleine pénurie de personnel et la réforme des commissions scolaires.

« Les dernières années nous ont montré que le ministère de l’Éducation est une trop grosse responsabilité pour Jean-François Roberge. Je ne pense pas qu’il a le leadership nécessaire pour occuper cette fonction-là », dit la députée Christine Labrie, de Québec solidaire.

Véronique Hivon, du Parti québécois, estime que la balle est dans le camp du premier ministre, François Legault, qui doit cesser de défendre son protégé, selon elle. « Chaque fois qu’il y a quelque chose à implanter dans les écoles, c’est systématiquement improvisé, désorganisé, c’est le chaos. C’est M. Legault lui-même qui doit répondre de ça », dit-elle.

La porte-parole libérale en matière d’éducation, Marwah Rizqy, se montre aussi très critique envers le ministre Roberge et le gouvernement. « Ça fait un an qu’on dit qu’il faut des tests rapides dans les écoles. Il en faut partout dans la société. On doit en fournir aux parents pour qu’ils testent leurs enfants à la maison », dit-elle.

Le ministre Roberge a défendu son bilan dans un message sur Twitter : « Nous sommes fiers d’avoir pris toutes les mesures pour garder nos écoles ouvertes tout en protégeant la santé des élèves et du personnel. Nous gardons le cap, écoutons les gens sur le terrain et faisons les ajustements nécessaires. On le fait pour nos enfants. »

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