Une rentrée dans les cégeps et les universités en présence si 75% des étudiants sont vaccinés
Soupir de soulagement dans les cégeps et les universités : après une année et demie d’enseignement principalement à distance, les étudiants reviendront sur les campus dès l’automne, sans aucune distanciation, si 75 % des 16-29 ans ont obtenu leurs deux doses de vaccin et si la pandémie reste maîtrisée.
Une véritable « course à la vaccination » se tiendra d’ici à l’automne. Québec compte tout mettre en œuvre pour parvenir à la cible des trois quarts des étudiants vaccinés, y compris en offrant des cliniques de vaccination sur les campus, a indiqué lundi la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann.
Environ 42 % des 16-29 ans ont reçu une première dose de vaccin, a indiqué le Dr Horacio Arruda, directeur national de santé publique. L’objectif de donner une première dose à 75 % des adultes québécois, tous âges confondus, est cependant en voie d’être atteint.
« Il y a maintenant une réelle possibilité que la rentrée se fasse en présence sur les campus collégiaux et universitaires du Québec », a déclaré la ministre McCann.
« Quel beau défi pour nos jeunes. La balle est dans le camp de nos jeunes de 16 à 29 ans. Elle est dans notre camp aussi, il faut les convaincre d’aller se faire vacciner », a-t-elle ajouté.
En raison du « caractère imprévisible et exceptionnel de cette pandémie », la ministre McCann a demandé au réseau de préparer un plan de repli. Ce plan devra proposer des solutions pouvant être déployées rapidement « au cas où la situation sanitaire exigerait le retour à une distanciation physique entre les étudiants, qui serait alors de 1 mètre en classe et dans les aires communes ».
La balle est dans le camp de nos jeunes de 16 à 29 ans. Elle est dans notre camp aussi, il faut les convaincre d’aller se faire vacciner.
D’autres mesures, comme le port obligatoire du masque, pourraient être appliquées en fonction de la situation épidémiologique en vigueur au moment de la rentrée, a précisé la ministre.
Enfin un espoir
Les étudiants, les membres du personnel et les établissements ont accueilli avec soulagement la confirmation d’un probable retour sur les campus sans avoir à garder un mètre de distance entre chaque personne, en classe et dans les espaces communs.
« Nos facultés et nos services sont d’ores et déjà au travail pour organiser ce qui s’annonce comme la rentrée la plus désirée de mémoire d’universitaire », a indiqué le recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, dans un message diffusé lundi.
« Nous avions amorcé la préparation du trimestre selon un scénario initial de distanciation qui comportait encore une part d’enseignement à distance. Par l’annonce d’aujourd’hui, le plan change, et nous vous confirmons que votre présence sur nos campus sera la norme, à moins d’avis contraire du gouvernement dans l’éventualité d’une aggravation de la situation sanitaire. […] En vertu du nouveau scénario, la plupart des cours qui étaient prévus en mode hybride ou à distance basculeront vers le mode présentiel », a-t-il précisé.
Les associations étudiantes ont accueilli favorablement l’annonce du retour sur les campus en échange d’une vaccination des trois quarts des 16-29 ans. « Il y a enfin un espoir de retour sur les campus », a réagi Samuel Poitras, président de l’Union étudiante du Québec (UEQ), qui représente 91 000 étudiants d’université.
L’UEQ et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) comptent surveiller de près combien Québec investira en aide financière aux études à partir des transferts annoncés dans le dernier budget fédéral. La ministre McCann a indiqué être en discussion avec le ministère des Finances au sujet d’une bonification de l’aide financière aux études.
Autonomie des professeurs
Jean Bernatchez, professeur spécialisé en administration scolaire à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR, campus de Lévis), estime plausible qu’une portion des cours se déroule quand même à distance. Il rappelle que les professeurs sont maîtres de leurs choix pédagogiques en vertu de l’autonomie professionnelle garantie par les conventions collectives.
« Il n’y a pas une université qui impose à ses professeurs le modèle de 45 heures en classe pour un cours de trois crédits », explique-t-il. Le syndicat des professeurs de l’UQAR a rappelé à ses membres, lundi, qu’ils ne sont pas tenus de livrer entièrement en classe leur prestation de 45 heures par cours.
M. Bernatchez croit qu’une forme d’enseignement hybride risque de s’installer à compter de l’automne et après la pandémie. On peut penser que des professeurs donneront des lectures à faire en ligne, et qu’ils reviendront en classe pour échanger avec les étudiants, estime Jean Bernatchez. Il revient aux enseignants de déterminer la meilleure formule pour chacun de leurs cours.