S.O.S. pour du renfort dans les écoles

Des écoles ou des services de garde scolaires ont fermé leurs portes temporairement, faute de personnel, à Québec, dans Lanaudière, dans le Bas-Saint-Laurent et ailleurs, notent nos sources.
Photo: Marie-France Coallier Le Devoir Des écoles ou des services de garde scolaires ont fermé leurs portes temporairement, faute de personnel, à Québec, dans Lanaudière, dans le Bas-Saint-Laurent et ailleurs, notent nos sources.

Accablés par la pénurie de personnel, les représentants des directions d’école lancent un cri du cœur au ministre de l’Éducation : ils réclament une vaste offensive visant à former des « aides-enseignants » qui viendraient prêter main-forte aux profs dans les classes.

La présence des variants de la COVID-19 dans les écoles décuple le nombre d’employés du réseau scolaire mis en isolement, parce que tous les membres de la famille d’élèves infectés doivent rester à la maison. Des enseignants doivent ainsi s’isoler chez eux si leur enfant, scolarisé dans une autre école, a été potentiellement exposé à un variant.

Cette procédure force des écoles entières à fermer leurs portes par manque de personnel, expliquent des directions. Des écoles ou des services de garde scolaires ont fermé leurs portes temporairement, faute de personnel, à Québec, dans Lanaudière, dans le Bas-Saint-Laurent et ailleurs, notent nos sources.

« Avec la pénurie, on est vraiment en détresse. On a besoin de monde », lance Carl Ouellet, président de l’Association québécoise du personnel de direction des écoles (AQPDE).

« On a formé rapidement des préposés aux bénéficiaires au printemps dernier. On peut le faire en éducation, les besoins sont aussi grands », ajoute-t-il.

Carl Ouellet admet sans détour que des directeurs et directrices d’école de Québec ont été « presque soulagés » que le gouvernement ferme les écoles de la capitale, cette semaine, à cause des éclosions.

Il a lancé ce cri d’alarme au ministre Jean-François Roberge lors du Sommet sur la réussite éducative, mercredi. Le ministre a reçu « des propositions extrêmement intéressantes au cours des rencontres des deux derniers jours. Nous allons les analyser et proposer des mesures concrètes d’ici la fin du mois d’avril pour cet été et l’an prochain », indique Jean-François Del Torchio, porte-parole du ministre de l’Éducation.

On a formé rapidement des préposés aux bénéficiaires au printemps dernier. On peut le faire en éducation, les besoins sont aussi grands.

 

À quoi serviraient ces aides-enseignants ? Ils pourraient par exemple superviser une partie de la classe pendant qu’un prof titulaire s’occupe d’un groupe d’élèves en difficulté, ou encore organiser des sorties scolaires, communiquer avec les parents ou surveiller des élèves, explique Carl Ouellet.

Il recommande la mise en place d’une nouvelle attestation d’études professionnelles qui permettrait de former ces aides-enseignants, en leur donnant des notions de gestion de classe. Il imagine des surveillants d’élèves, des brigadiers scolaires ou des éducatrices de service de garde scolaire agir en tant qu’aides-enseignants.

Éducatrices motivées

 

Les éducatrices de service de garde sont enchantées par cette ouverture à bonifier leur tâche, confirme Diane Miron, directrice générale de l’Association québécoise de la garde scolaire (AQGS). « Il y a des gens qui peuvent contribuer dans les écoles, selon leurs compétences et leur goût d’en faire plus », dit-elle.

Pas moins de 91 % des éducatrices de garde en milieu scolaire sont favorables à jouer un rôle élargi, selon un sondage de l’AQGS mené auprès de 3400 répondantes. Les éducatrices ont souvent des horaires brisés. Leurs services sont requis tôt le matin, sur l’heure du midi et après les classes.

Une tâche d’aide-enseignant leur permettrait de combler des trous dans leur horaire de travail et de valoriser leur profession, ce qui serait susceptible de retenir le personnel en place, fait valoir Diane Miron. « Avec la pénurie, les éducatrices font déjà de la suppléance en classe », souligne-t-elle.

Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement scolaire (FQDE), croit lui aussi que l’apport des éducatrices serait le bienvenu. Elles font déjà de l’aide aux devoirs en fin de journée et elles connaissent bien les élèves et les autres membres du personnel, note-t-il.

« Les éducatrices de service de garde font déjà d’autres tâches de façon informelle, mais on veut le formaliser et le baliser pour ne pas que d’autres catégories de personnel, comme les éducatrices spécialisées, se sentent tassées », dit Nicolas Prévost.

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