Concierges et directions d’école exclus du projet-pilote à Côte-Saint-Luc

Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir

Les concierges et les membres de direction affirment avoir été exclus à tort du projet-pilote de vaccination des parents et du personnel scolaire et de garderie qui a commencé lundi dans les quartiers Côte-Saint-Luc et Plamondon, à Montréal.

La Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal indique pouvoir vacciner le personnel qui est « en contact direct avec les enfants », en raison d’un nombre limité de doses de vaccin. Pour ce projet-pilote de deux semaines, la Santé publique dispose d’un total de 15 000 doses.

La Santé publique a lancé ce projet-pilote exceptionnel dans l’espoir de freiner la propagation du variant britannique de la COVID-19 dans ces deux quartiers, qui sont à l’origine de 26 % des éclosions de variants sur l’île de Montréal. Le projet visait au départ uniquement les parents de 12 000 enfants. Les membres du personnel scolaire et de garderies se sont ajoutés vendredi, mais pas les concierges ni les membres de direction.

« On ne comprend pas pourquoi le personnel d’entretien et les membres des directions n’ont pas droit à la vaccination. Ils sont en contact direct avec les élèves », fait valoir Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES).

Elle indique que ses membres, qui sont au front dans un des principaux milieux d’éclosion depuis mars 2020, sont fâchés d’être écartés de cette protection accordée au personnel scolaire. « On a une formation qui indique que tout le personnel, particulièrement dans les écoles primaires, est incité à intervenir sur-le-champ auprès des élèves dans certaines situations, comme lors d’une bousculade dans un corridor », explique Mme Legault.

Les directions et directions adjointes des écoles interviennent tous les jours auprès des élèves, dans les classes ou ailleurs dans l’école, explique-t-elle. Avec la pénurie d’enseignants, il n’est pas rare non plus que des directions se retrouvent devant des groupes sans titulaire, pour toutes sortes de raisons.

Le ministre interpellé

 

L’AMDES dit avoir tenté en vain de faire annuler cette décision auprès de la DRSP de Montréal et du ministère de l’Éducation. L’Association dit comprendre que la DRSP saisisse mal le rôle de chaque type de personnel scolaire. C’est pour cela qu’elle a réclamé l’intervention du ministre, Jean-François Roberge, qui connaît intimement le fonctionnement d’une école puisqu’il a été enseignant durant 17 ans.

« Évidemment, on souhaite que le plus grand nombre de personnes soient vaccinées le plus rapidement possible, mais il s’agit d’une initiative qui est menée par la DRSP de Montréal. Ce n’est pas le gouvernement qui dicte les balises de ce projet-pilote », indique Jean-François Del Torchio, porte-parole du ministre Roberge.

Le projet a commencé lundi sur les chapeaux de roues : au moment où ces lignes étaient écrites, 6606 rendez-vous avaient déjà été pris pour une vaccination de parents ou de membres du personnel scolaire ou de garderie de ces deux quartiers montréalais, fait savoir Jean-Nicolas Aubé, porte-parole de la DRSP de Montréal.

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