Un cégépien sur deux n’aurait «pas du tout» apprécié l’enseignement à distance

Près d’un étudiant de cégep sur deux n’aurait « pas du tout » apprécié l’enseignement à distance pendant la pandémie. Et presque deux sur trois affirment que leur santé psychologique s’est détériorée.
Ces constatations ressortent d’une consultation menée auprès de 6215 étudiants dans 20 collèges, intitulée « Derrière ton écran ». Elle a été menée pour le compte de la Fédération étudiante collégiale du Québec, du 22 septembre au 30 octobre 2020.
Plus précisément, 44,5 % n’ont pas aimé « du tout » l’enseignement à distance pendant la pandémie de coronavirus. En revanche, 29,1 % ont aimé ça un peu, 15,5 % assez et 10,9 % beaucoup.
Aux yeux de la présidente de la FECQ, Noémie Veilleux, cette perception des étudiants s’explique par les conditions dans lesquelles cet enseignement à distance a été déployé.
Non seulement les étudiants ont dû limiter leurs contacts, tant avec leurs pairs qu’avec les enseignants, mais ils se sont retrouvés subitement dans une sorte d’« isolement forcé ». Et cela a engendré « une certaine détresse », a conclu Mme Veilleux, en entrevue avec La Presse canadienne.
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Aussi, 63,8 % ont affirmé que leur santé psychologique s’était détériorée pendant la pandémie de la COVID-19. La proportion grimpe à 74,3 % chez ceux qui estiment ne pas avoir suffisamment d’argent.
« C’est beaucoup. Et ce ne serait pas étonnant que ces chiffres-là aient grandi depuis », puisque la consultation des étudiants a été menée en septembre et octobre 2020, a souligné la présidente de la fédération étudiante.
Les principaux motifs invoqués pour cette détérioration de leur santé psychologique sont l’isolement, l’augmentation de la charge de travail liée aux études, les modalités et obligations liées à la formation à distance, puis l’augmentation de la pression liée à la performance scolaire.
Loin derrière vient l’impossibilité de faire des sorties, des activités et des sports. Ces dernières réponses ont toutefois été données spontanément par les étudiants, puisqu’elles ne faisaient pas partie des choix de réponses, a précisé la FECQ.
« Tout nous porte à croire qu’il va falloir mettre en place des actions, dans un futur proche, pour aider les étudiants à remonter la pente », a prévenu Mme Veilleux.
Idées suicidaires
De même, 3,7 % ont rapporté avoir eu des idées suicidaires « souvent ou très souvent » avant la pandémie. Pendant la pandémie, la proportion est grimpée à 6,2 %.
« Ça a significativement augmenté, parce que les conditions entourant les apprentissages et les conditions de vie se sont dégradées. S’isoler comme ça […], vivre une anxiété de performance, pour quelques personnes […], ça développe un stress, une anxiété. Et c’est très difficile, dans un cadre de crise comme ça, de voir le “après” », a avancé Mme Veilleux.
La Fédération étudiante collégiale représente 78 000 membres par le biais de ses associations, selon son site web.