Les résultats scolaires en pandémie sont «rassurants», estime Roberge

Les élèves de 3e et de 4e secondaire sont les plus touchés par les perturbations liées à la pandémie : le quart d’entre eux ont échoué en mathématiques lors de la première moitié de l’année scolaire, selon un échantillon compilé par Québec. Les résultats des élèves québécois sont globalement « rassurants », estime néanmoins le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge.
« C’est quand même rassurant, ces résultats-là. Ce n’est pas la catastrophe annoncée », a fait valoir le ministre Roberge en conférence de presse mercredi. Les taux d’échec de 30 % ou de 50 % prédits par des observateurs au cours de l’automne ne se sont pas matérialisés.
Le taux d’échec des élèves de 3e secondaire en mathématiques a augmenté de trois points de pourcentage par rapport à l’année précédente, à 25,6 %, tandis qu’en 4e secondaire, la hausse a été de 4,2 points, à 23,2 %. Le nombre d’élèves en situation d’échec de 4e secondaire en sciences a aussi augmenté de deux points de pourcentage, à 18,5 %.
Ailleurs dans le réseau scolaire, les résultats scolaires ont peu varié par rapport à l’année précédente malgré les perturbations causées par les fermetures de classe ou par l’enseignement à distance.
Le ministère de l’Éducation est parvenu à ces conclusions en scrutant les bulletins de 84 000 élèves issus de 214 écoles, dont 97 écoles secondaires. Sur les 198 écoles publiques de l’échantillon, plus du tiers provenait de la Communauté métropolitaine de Montréal, et 36 % de ces écoles étaient parmi les plus défavorisées.
Apprentissages réduits
Le ministre Roberge convient que les tendances révélées par le premier bulletin de l’année scolaire, remis aux parents la semaine dernière, ont une valeur limitée. Les apprentissages en classe ont été élagués par bien des enseignants qui se retrouvaient avec des groupes plus faibles à cause des chamboulements provoqués par la pandémie. Le ministre lui-même a transmis aux écoles, en septembre et en janvier, une liste des « savoirs essentiels » à prioriser.
C’est quand même rassurant, ces résultats-là. Ce n’est pas la catastrophe annoncée.
M. Roberge a confirmé qu’une aide pédagogique serait offerte l’été prochain aux élèves qui ont besoin de rattrapage, sans préciser la forme que prendront ces camps d’été. D’ici là, le programme de tutorat annoncé le mois dernier se met en place dans les écoles, a fait valoir le ministre de l’Éducation. Il rappelle que les écoles et les centres de services peuvent puiser dans certains budgets inutilisés pour financer tous leurs besoins de tutorat.
Le ministre de l’Éducation a annoncé que le premier bulletin vaudra 35 % de la note finale. La deuxième moitié de l’année scolaire comptera ainsi pour 65 % de la note, sans examens ministériels de fin d’année, qui ont été annulés. Cette pondération a été bien accueillie dans le réseau scolaire.
Analyse plus fine requise
Kathleen Legault, présidente de l’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire (AMDES), estime que la relative stabilité des taux d’échec reste une bonne nouvelle. « Les apprentissages ont été réduits par rapport à d’habitude, mais ils ont quand même été plutôt bien compris par les élèves », souligne-t-elle.
Mme Legault souhaite que le ministère de l’Éducation dévoile une analyse plus fine des résultats scolaires pour que les écoles puissent cibler les milieux qui ont le plus besoin de mesures de rattrapage.
Marc St-Pierre, ancien enseignant et directeur de commission scolaire, est du même avis. « Plus les résultats seront précis, plus les stratégies de rattrapage pourront être ciblées pour un maximum d’effets », a-t-il réagi sur sa page Facebook.
« Quelle proportion d’élèves par rapport à l’an passé entre 40-59, 60-69, 70-79, 80 et plus ? Les gars vs les filles ? Milieux favorisés vs défavorisés ? Juste les taux d’échecs moyens ne fournissent aucune indication de qualité sur les effets des mesures sanitaires sur la distribution des résultats. »
Québec envisage des barrages routiers pour la relâche
Le gouvernement Legault envisage d’ériger de nouveaux barrages routiers pour limiter les déplacements durant la semaine de relâche. « Le contrôle des allées et venues entre les provinces et à l’intérieur de la province fait partie de nos discussions et de nos préoccupations continuelles », a confirmé la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, mercredi. Le premier ministre François Legault avait indiqué la veille que le gouvernement « n’exclut pas » d’imposer davantage de mesures durant la première semaine du mois de mars. Le Québec est en discussion avec l’Ontario et le Nouveau-Brunswick concernant ces barrages routiers. « Ça fait partie des choses qui sont en discussion constante et en évaluation constante », a révélé la vice-première ministre. Elle a ajouté que les 15 000 policiers québécois sont en nombre suffisant pour, à la fois faire respecter le couvre-feu et ériger des barrages routiers.