Lueur d’espoir pour les universités

Leïla Jolin-Dahel Collaboration spéciale
Certaines universités ont vu une baisse plus importante que d’autres du nombre d’étudiants internationaux inscrits pour le trimestre d’automne, par rapport à la même période l’année dernière.
Photo: Jake Wright Le Devoir Certaines universités ont vu une baisse plus importante que d’autres du nombre d’étudiants internationaux inscrits pour le trimestre d’automne, par rapport à la même période l’année dernière.

Ce texte fait partie du cahier spécial Enseignement supérieur

Alors que Statistique Canada projetait en octobre des pertes pouvant grimper jusqu’à 3,4 milliards cette année pour les universités canadiennes, notamment en raison de la baisse du nombre d’étudiants étrangers, le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) évalue que les établissements québécois devraient finalement s’en sortir un peu mieux que prévu.

« Pour nous, au Québec, je ne pense pas qu’on va s’enligner vers des pertes qui sont proportionnelles à ce genre de chiffres là », prévoit le président du conseil d’administration du BCI et recteur de l’Université de Sherbrooke, Pierre Cossette. Il concède cependant que des établissements, surtout en région, ont subi des pertes plus importantes.

Le 20 octobre dernier, Ottawa a assoupli les restrictions de voyage concernant les étudiants étrangers. Les nouvelles règles permettent ainsi à plus d’étudiants étrangers de venir s’instruire dans une université canadienne, malgré la pandémie.

Ainsi, les étudiants internationaux sans symptômes sont désormais autorisés à entrer au pays si leur établissement a mis sur pied un plan d’intervention en réponse à la COVID-19approuvé par le gouvernement. Pierre Cossette se réjouit d’ailleurs du fait que tous les établissements d’enseignement supérieur du Québec figurent sur la liste. « On attendait ça depuis un certain temps et ça nous permet d’aller de l’avant avec les formalités pour pouvoir accueillir des étudiants », ajoute-t-il.

« C’est sûr que si rien n’avait été fait et qu’aucun permis n’avait été octroyé, les pires scénarios auraient pu se réaliser », poursuit le recteur, qui constate un déficit « significatif » de nouveaux étudiants, notamment en première année. « On a vraiment confiance dans le fait que cette tendance va se renverser. »

Une baisse variable selon les établissements

 

À l’automne 2020, les universités québécoises ont enregistré une baisse de 8,6 % du nombre total d’étudiants étrangers, tous cycles confondus, par rapport à l’année précédente, selon les chiffres du BCI. « Est-ce une catastrophe ? Non. Est-ce significatif ? Oui, et cette baisse-là est plus importante au premier cycle, où elle atteint plus de 13 % », souligne M. Cossette. Ainsi, ils étaient 44 212 étudiants étrangers à s’être inscrits dans un établissement de la province cet automne, contre 49 393 en septembre 2019.

44 212
C’est le nombre d’étudiants étrangers qui se sont inscrits dans une université québécoise au semestre d’automne 2020, contre 49 393 en 2019.

Certaines universités ont toutefois vu une baisse plus importante que d’autres du nombre d’étudiants internationaux inscrits pour le trimestre d’automne, par rapport à la même période l’année dernière. « On le voit dans les universités en région. L’Université du Québec à Chicoutimi, par exemple, enregistre une baisse de 40 %. À l’Université Bishop’s, c’est 20 % de baisse au total », illustre M. Cossette.

À Montréal, l’Université McGill observe un nombre d’inscriptions similaires cet automne en comparaison à l’an dernier. « À l’automne 2020, il y avait 12 108 étudiants étrangers à McGill, comparativement à 12 635 à l’automne 2019 », fait savoir par courriel la porte-parole Katherine Gombay, qui précise qu’ils comptent pour 30 % de la population étudiante de l’établissement.

L’Université Laval enregistre quant à elle une baisse de 1,4 %, selon les chiffres du BCI. « Pour ce qui est du budget de l’université, il a été présenté en août dernier que l’équilibre sera maintenu malgré la pandémie »,précise un porte-parole, Simon La Terreur-Picard, au sujet des finances de l’établissement situé à Québec.

Au printemps dernier, l’Université de Sherbrooke avait proposé à plusieurs de ses étudiants étrangers de reporter leur inscription à une session ultérieure, et a ainsi connu une baisse de près de 30 %, rapporte le vice-recteur aux ressources humaines et aux relations internationales, Jean Goulet. Il précise toutefois que ce chiffre correspond approximativement au nombre d’étudiants qui auraient été en première année d’études pour l’année 2020-2021. « Si la baisse n’est pas aussi dramatique que ce à quoi on aurait pu s’attendre, c’est dû au fait que certains étudiants avaient déjà un permis d’étude pour venir au Québec », explique-t-il.

Depuis la modification des règles par le gouvernement fédéral, l’établissement a commencé à contacter plusieurs de ces étudiants pour une inscription à la session d’hiver. « Environ la moitié de ceux qui nous ont répondu jusqu’à maintenant disaient : “on a eu notre permis, on débarque, on s’en vient en décembre” », se réjouit-il.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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