Un Protecteur de l’élève «amélioré» d’ici deux ans

Jean-François Roberge se donne encore deux ans pour faire adopter son projet de loi.
Photo: Adil Boukind Le Devoir Jean-François Roberge se donne encore deux ans pour faire adopter son projet de loi.

Le ministre Jean-François Roberge se donne encore deux ans pour faire adopter son projet de loi voué à renforcer le Protecteur de l’élève, une institution qu’il juge inefficace et « inféodée » aux centres de services scolaires.

En entrevue avec Le Devoir, le ministre de l’Éducation n’a pas démontré le même empressement que ses collègues de l’opposition à proposer un modèle amélioré de protecteur de l’élève. Il se donne jusqu’à la fin du mandat du gouvernement Legault, prévue à l’automne 2022, pour faire adopter la nouvelle mouture du protecteur de l’élève.

« C’est quelque chose qu’on veut absolument régler d’ici la fin du mandat. Il reste deux ans devant nous. En deux ans, on a réussi à adopter trois projets de loi en éducation. Je pense qu’on a le temps », dit Jean-François Roberge, au sujet de cet engagement électoral de la Coalition avenir Québec.

Le ministre compte consulter les partis de l’opposition avant de déposer un projet de loi. Il compte écouter « tous les députés » intéressés par le dossier, et non seulement le trio des porte-parole en éducation, formé des députées Marwah Rizqy, Christine Labrie et Véronique Hivon.

Le ministre de l’Éducation et ses vis-à-vis politiques s’entendent toutefois sur un point : il faut renforcer le mécanisme du Protecteur de l’élève, qui n’a pas le mordant nécessaire pour bien défendre les enfants et les adolescents.

Propos racistes

 

Les plaintes de jeunes de l’école secondaire Henri-Bourassa envers les propos racistes d’un professeur, qui sont restées vaines durant des années, montrent-elles l’importance d’un Protecteur de l’élève ayant plus de mordant ? « Un des problèmes clairement identifiés dans les derniers événements, c’est le fait que des élèves se soient plaints et n’aient pas été satisfaits du traitement de la plainte, répond le ministre Roberge. S’il y avait eu un mécanisme plus efficace, plus prompt à réagir et surtout mieux connu de la part des élèves et des parents, peut-être que la situation aurait été différente. »

Le Protecteur du citoyen avait sonné l’alarme dans un rapport en 2017 : près de 30 % des parents avaient indiqué que le délai de traitement de leur plainte au Protecteur de l’élève de leur commission scolaire (avant la transformation en centres de services scolaires) avait été de plus de six mois, et près de 20 % avaient mentionné un délai de plus d’un an. Près d’une plainte sur trois ne s’est pas réglée dans l’année scolaire où elle a été formulée.

Le ministre Roberge compte aussi renforcer l’indépendance des protecteurs de l’élève. « En ce moment, ils sont inféodés aux commissions scolaires anglophones et aux centres de services scolaires francophones. Il faut absolument détacher le Protecteur de l’élève de l’organisme qu’il doit surveiller et encadrer. C’est un vice important dans la structure actuelle », dit-il.

Jean-François Roberge s’engage aussi à étendre l’accès au Protecteur de l’élève aux écoles privées, qui n’ont pas cette protection à l’heure actuelle.

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En deux ans, on a réussi
à adopter trois projets
de loi en éducation. Je pense qu’on a le temps.

 

Jean-François Roberge

 

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