Des enfants entre de bonnes mains

Leïla Jolin-Dahel Collaboration spéciale
«On est déjà un peu des pros de la désinfection», souligne l'éducatrice Karine Genest. 
Photo: Christelle Ailloux «On est déjà un peu des pros de la désinfection», souligne l'éducatrice Karine Genest. 

Ce texte fait partie du cahier spécial Services essentiels

« En temps normal, on a déjà des rhumes, des gastros… On est déjà un peu des pros de la désinfection », constate celle qui travaille depuis 2011 au CPE Saint-Édouard, dans le quartier Rosemont–La Petite-Patrie, à propos de son métier.

Pandémie de COVID-19 oblige, certaines mesures d’hygiène ont toutefois été resserrées. Mme Genest explique que la direction a remis aux éducatrices une liste de tout ce qui devait être désinfecté après chaque usage ou en fin de journée. « C’est sûr que c’est plus de travail, parce qu’il faut qu’on le fasse chaque fois, admet l’éducatrice. Par exemple, habituellement, on ne désinfectait pas les iPad tous les jours. Là, on le fait à chacune des fins de journée », explique-t-elle.

« On a toujours peur d’oublier quelque chose. Tout à coup que ça ne serait pas bien nettoyé, confie-t-elle. C’est sûr que c’est un peu à l’extrême, ce qu’on fait maintenant. Mais on aime mieux en faire plus. »

Mme Genest avoue que la distanciation sociale n’est pas toujours possible lorsqu’on travaille avec de jeunes enfants. « Je serais très menteuse de vous dire ça », confie-t-elle, expliquant qu’il est difficile de repousser un enfant qui désire avoir un câlin. « Ce serait nécessaire dans le contexte, mais je ne veux pas les traumatiser ou qu’ils se sentent rejetés. Eux, ils ne comprennent pas tout ce qui se passe », affirme-t-elle.

Toutefois, la distance de deux mètres entre deux individus est respectée, lorsque cela est possible. « Par exemple, pour le dîner, on ne les assoit pas un à côté de l’autre, on laisse un espace », raconte-t-elle, ajoutant que la directive est également appliquée lors de l’heure de la sieste.

Des mesures d’hygiène resserrées même à la maison

Le risque d’être exposée à la COVID-19 fait partie des craintes de Mme Genest. « On se demande si c’est aujourd’hui qu’il va y avoir un cas en CPE. On est chanceux pour l’instant », se rassure-t-elle.

Comment trouve-t-elle le courage de continuer à se rendre au travail malgré les risques ? « À la base, le travail que je fais, je pense que 95 % de la population ne le ferait pas, résume-t-elle. Ce qui aide, c’est de savoir qu’on peut quand même avoir une importance. »

Mme Genest vit avec son conjoint et leurs deux filles. L’une d’entre elles occupe également un poste essentiel, en pharmacie. « C’est sûr qu’on amis en place des [procédures d’hygiène supplémentaires] », raconte l’éducatrice. Par exemple, lorsqu’elle et sa fille reviennent du travail, elles se déshabillent et changent de vêtements, avant de se laver les mains. « On a même un distributeur de Purell dans l’entrée, dit-elle. On n’a pas le choix de nous adapter. »

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