
Le nouveau recteur de l’UdeM accueilli avec méfiance

Le nouveau recteur de l’Université de Montréal, Daniel Jutras, entrera en fonction dans un climat de « méfiance » à cause d’un processus de nomination « illégitime », estime le syndicat des professeurs de l’établissement.
L’UdeM a annoncé cette semaine la nomination de M. Jutras pour un mandat de cinq ans qui débutera le 1er juin. Il succédera à Guy Breton, qui prend sa retraite après 10 années à la tête de l’établissement. Daniel Jutras enseigne à la Faculté de droit de l’Université McGill depuis 35 ans. Diplômé en droit de l’UdeM et de l’Université Harvard, il a notamment été conseiller juridique de la juge en chef de la Cour suprême, Beverley McLachlin.

Expérience
Le chancelier de l’UdeM, Louis Roquet, a souligné les « habiletés de communication exceptionnelles, le leadership inspirant et les expériences variées en gestion universitaire et en philanthropie » du nouveau recteur.
Le Syndicat général des professeurs et professeures de l’Université de Montréal (SGPUM) compte solliciter une rencontre avec le nouveau recteur pour le féliciter — et l’interroger sur ses intentions. La communauté universitaire a été tenue dans le brouillard durant le processus de sélection du dirigeant de l’établissement, déplore le syndicat.
Un secret
Avec la nouvelle charte de l’UdeM, adoptée il y a deux ans, le conseil d’administration a nommé le recteur dans un relatif secret, sans réelle consultation de la communauté, souligne Dominic Arsenault, vice-président du SGPUM. « On ne saura pas non plus quelles autres candidatures gardées secrètes ont été écartées, ni pourquoi. »
« C’est difficile de se prononcer sur le nouveau recteur comme individu, parce qu’on ne le connaît pas. On va voir avec ses actions », dit-il. La communauté universitaire ignore les mandats qui ont été confiés à Daniel Jutras par le conseil d’administration, insiste le représentant syndical.
Un processus de nomination plus coopératif aurait pu mener à la nomination d’une rectrice, fait valoir Dominic Arsenault. L’UdeM est une des rares universités québécoises à n’avoir jamais été dirigée par une femme.