Une étude de l’IRIS met en garde Québec

L'IRIS observe que le Québec connaît d’importantes inégalités scolaires, notamment en raison du financement public de l’école privée et de la multiplication des programmes et projets particuliers à l’école publique.
Photo: Jacques Nadeau Archives Le Devoir L'IRIS observe que le Québec connaît d’importantes inégalités scolaires, notamment en raison du financement public de l’école privée et de la multiplication des programmes et projets particuliers à l’école publique.

Une publication dévoilée jeudi invite le gouvernement du Québec à revoir son projet de réforme des commissions scolaires et dénonce une centralisation des pouvoirs vers le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

L’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) affirme que le projet de loi 40 exclut de facto les parents et n’amène que d’infimes économies ; l’organisme évoque à cet effet un montant annuel de 13 millions.

La fiche technique de l’IRIS souligne que la rémunération des commissaires scolaires et tout le processus électoral ne représentent que 0,1 % du budget annuel des commissions scolaires.

À propos de la faible participation de la population aux élections scolaires, l’IRIS soutient qu’elle s’explique en partie par un flou sur leur raison d’être. Les commissaires n’ont pas le pouvoir de moduler les taxes scolaires, et peu de personnes connaissent les enjeux dont ils débattent. Ils sont souvent considérés comme des administrateurs plutôt que des représentants politiques de leur communauté.

Afin de contrer la faible participation aux élections, l’IRIS propose de simplifier le processus de vote, par exemple en faisant coïncider les élections scolaires et municipales ou en permettant le vote électronique. D’autre part, il faudrait viser une plus grande démocratisation de la gouvernance scolaire et une amélioration de la transparence des commissions scolaires.

La fiche technique reproche au gouvernement de s’octroyer un plus grand contrôle sur les structures, les communications et la gestion du personnel. La fiche technique de l’IRIS précise qu’en ce sens, les changements proposés s’apparentent aux réformes qui ont touché le réseau de la santé et des services sociaux. Le gouvernement va bien au-delà de son engagement de transformer les commissions scolaires en centres de services.

L’IRIS rappelle que le projet de loi prévoit de faciliter l’inscription des élèves en dehors de leur territoire de résidence. Or, l’organisme observe que le Québec connaît d’importantes inégalités scolaires, notamment en raison du financement public de l’école privée et de la multiplication des programmes et projets particuliers à l’école publique. La proposition du ministre Roberge ne fera que les accroître, selon l’IRIS.

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