La création comme moteur de la société

Martine Letarte Collaboration spéciale
Le professeur Muthukumaran Packirisamy connaît bien la réalité des entreprises.
Photo: Université Concordia Le professeur Muthukumaran Packirisamy connaît bien la réalité des entreprises.

Ce texte fait partie du cahier spécial Recherche universitaire

Inventeur-né dont les travaux ont permis d’aller chercher une foule de brevets, Muthukumaran Packirisamy, professeur de génie mécanique à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody de l’Université Concordia, encourage ses étudiants à réaliser des travaux qui auront des retombées dans la société. Il travaille avec eux à mettre au point des innovations dans différentes industries, comme l’aérospatiale et les communications optiques. Incursion dans l’univers d’un inventeur qui entraîne bien des jeunes dans son sillage.

« Travailler à améliorer la société concrètement, en innovant, c’est un état d’esprit qu’il faut développer chez les étudiants, affirme Muthukumaran Packirisamy. La recherche ne devrait pas consister qu’à publier des articles scientifiques. J’encourage toujours mes étudiants à chercher à amener les résultats de leurs travaux sur le marché et, d’ailleurs, plusieurs de mes brevets et articles ont été réalisés avec des étudiants comme coauteurs ou co-inventeurs. »

Par exemple, avec un de ses étudiants au postdoctorat, Mohsen Habibi, et grâce au soutien du programme District 3, il a mis au point une nouvelle technologie en impression 3D.

 

« C’est une façon de faire qui vient complètement perturber le modèle qu’on retrouve actuellement sur le marché, indique Muthukumaran Packirisamy. Mohsen Habibi travaille maintenant à mettre cette technologie sur le marché et, pour y arriver, il a créé l’entreprise Xwave3D. »

Si plusieurs inventions du chercheur, comme cette dernière, sont en rupture avec ce qui se fait déjà, d’autres innovations rendent plus performantes des technologies existantes.

« Ces avancées sont très recherchées par les entreprises qui ont constamment besoin d’améliorer leur performance, indique Muthukumaran Packirisamy. Elles ne peuvent pas survivre sans innovation, sans création. »

Le professeur, qui se penche principalement sur les micro et nanotechnologies, connaît bien la réalité des entreprises. Il travaillait dans l’industrie aérospatiale en Inde avant de s’installer au Canada pour faire son doctorat à l’Université Concordia. Ensuite, il a travaillé dans une jeune pousse du domaine de la communication optique à Ottawa, avant de revenir à Montréal pour se joindre au corps professoral de son alma mater. Maintenant, les capteurs et dispositifs qu’il développe s’appliquent à toute une gamme d’industries.

« Des secteurs comme l’aérospatiale, les communications et le médical ont l’air très différents, mais au final, les principes de base demeurent les mêmes lorsqu’on travaille à régler un problème », explique le professeur, qui est aussi directeur du laboratoire de biomicrosystèmes optiques.

Donner un coup de pouce à l’élan entrepreneurial

L’Université Concordia travaille de près avec l’organisme sans but lucratif Aligo Innovation pour évaluer, protéger la propriété intellectuelle et tout mettre en œuvre pour amener une invention ou une innovation vers la commercialisation et en faire bénéficier la société.

« Concordia nous est d’un grand soutien et Aligo prend tout en main pour connecter la recherche au monde des affaires, alors ça nous facilite vraiment la tâche », indique le chercheur qui se fait souvent approcher par l’industrie pour se pencher sur des enjeux, en plus de proposer lui-même des innovations à des acteurs de différents secteurs d’activité.

Ce ne sont pas les idées qui manquent chez Muthukumaran Packirisamy. Il est d’ailleurs le premier Québécois à avoir été admis dans la National Academy of Inventors, un organisme américain sans but lucratif créé pour encourager les inventeurs dans les universités et les instituts de recherche gouvernementaux. Une reconnaissance qui le rend particulièrement fier.

« La création, c’est ma passion, raconte-t-il. Et, sans création, une société ne peut pas perdurer. Si on veut être un pays parmi les leaders dans le monde, la capacité à créer est fondamentale. Avec la mondialisation, tout le monde peut fabriquer n’importe quoi, mais arriver à créer des choses est beaucoup plus difficile. C’est pourquoi il faut soutenir la création et la valoriser. »

Ce contenu spécial a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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