La planète s’invite aussi à l’école privée

Ce texte fait partie du cahier spécial École privée
Dans le cadre de l’événement la Planète s’invite à l’école, qui avait lieu le 22 février dernier et qui a réuni au collège Regina Assumpta plusieurs centaines d’élèves venus de toute la province, la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP) a signé la résolution en faveur du Pacte de l’école québécoise. Elle s’engage ainsi à soutenir ses membres dans leurs efforts pour devenir des milieux de vie écoresponsables.
« La protection de l’environnement est une préoccupation extrêmement importante dans nos écoles, et nombre d’établissements ont déjà mis sur pied des initiatives innovantes en la matière, affirme David Bowles, président de la FEEP et directeur général du collège Charles-Lemoyne. La Fédération elle-même est partenaire du Pacte. Elle s’est impliquée tout au long du processus et elle l’a bien évidemment signé, invitant les écoles privées à en faire de même ou du moins à faire des gestes concrets visant à lutter contre les changements climatiques. »
Inspiré du Pacte de transition, mis en avant par Dominic Champagne et signé par plus de 280 000 Québécois, le Pacte des écoles québécoises invite les décideurs travaillant dans le milieu scolaire à prendre des mesures concrètes pour assurer un virage vers des comportements écoresponsables et limiter leur empreinte écologique à l’aide de diverses mesures.
En y apposant sa signature, la FEEP s’engage à soutenir ses membres dans leurs efforts pour devenir des milieux de vie écoresponsables par l’entremise de formations et d’ateliers, par le partage d’initiatives inspirantes en milieu scolaire et par des communications visant à faire connaître les différents organismes pouvant accompagner les écoles dans leurs démarches.
« Il s’agit d’un énoncé de valeurs et de priorités, commente M. Bowles. Il n’y a pas d’obligation de signer pour nos écoles membres. Certaines l’ont fait, d’autres non. Mais ce qui est certain, c’est que la très grande majorité de nos écoles ont fait des changements climatiques un enjeu prioritaire. »
Relever les défis de demain
Symboliquement, douze écoles privées ont signé le Pacte, mais nombre d’autres sont membres des Écoles vertes Bruntland, une initiative de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).
Parmi les initiatives prises dans les écoles privées, David Bowles évoque des travaux d’agrandissement et de rénovation réalisés de manière écoresponsable. Il insiste également sur l’engagement des enseignants, qui intègrent dans leurs projets pédagogiques des éléments susceptibles de sensibiliser les jeunes à l’importance de faire des gestes responsables. Il énumère les clubs environnement, qui mobilisent tant les élèves que le personnel ou les parents, et qui s’assurent que tout le monde met ses déchets au bon endroit, qu’il y ait du compostage, que le recyclage soit fait de la bonne façon, etc. L’élimination des bouteilles de plastique avec la distribution de gourdes réutilisables et la mise en place de fontaines adaptées pour le remplissage. L’achat d’aliments locaux dans les cafétérias et le bannissement des pailles et des contenants à usage unique. Des ruches sur les toits, des jardins urbains biologiques, etc.
« Une des missions de l’école est de former la nouvelle génération à être capable de relever des défis, rappelle le président de la FEEP. Le climat est un des principaux enjeux auxquels ils auront à faire face. On s’y engage de façon proactive. »
Lutte contre les sextos
Autre défi que les futurs adultes de demain auront à relever : celui des nouvelles technologies et de leur gestion saine. La techno-pédagogie a fait son entrée dans les écoles et beaucoup d’élèves des établissements privés travaillent aujourd’hui sur tablette. Quant aux jeunes, il est de plus en plus fréquent qu’ils disposent eux-mêmes d’un téléphone intelligent dès les dernières années du primaire.
« Il est important que les élèves développent leurs compétences en matière de nouvelles technologies, indique David Bowles. Mais nous avons remarqué qu’ils n’en font pas toujours un usage très sain. Ils banalisent notamment l’échange de photos montrant certaines parties de leur corps. Ils n’en comprennent pas les risques. Dans certains cas, ça peut même être assimilé à de la pornographie juvénile. »
Pour les enseignants et le personnel de direction, c’est un nouveau problème à gérer, et c’est pourquoi la FEEP a organisé au début de l’année une conférence intitulée « Sexto : mieux comprendre pour mieux agir ». David Bowles explique qu’il faut parfois intervenir rapidement pour protéger d’éventuelles victimes, mais que le personnel ne sait pas toujours ce qu’il a le droit de faire en pareille situation.
« Regarder l’image en question ? S’adresser à la police ? Comment agir auprès des familles ? Comme dans bien des dossiers touchant les jeunes, conclut-il, nous sommes sur la ligne de front et nous avons la responsabilité d’être prêts à intervenir efficacement pour limiter les dégâts. »
Focus sur la santé mentale
La FEEP organise un colloque ayant pour thème, « Construire ensemble dans un monde en mouvement, l’humain, j’en prends soin ».
La Fédération déroge cette année à son habitude de centrer son colloque sur une matière scolaire. La thématique porte ainsi plutôt sur l’être humain dans toute sa complexité avec des conférences axées tout à la fois sur la santé mentale, l’anxiété chez les jeunes, le développement professionnel et plusieurs autres touchant les problématiques de la vie d’aujourd’hui, en perpétuel mouvement.
La psychologue Nadia Gagnier sera l’invitée vedette avec d’abord la présentation de la conférence d’ouverture portant sur la conciliation travail-vie personnelle. Alors que 6 Canadiens sur 10 déclarent être surchargés en raison des pressions exercées par leur travail, la maison, leur famille, leur santé physique et leurs activités bénévoles, la docteure explorera de nombreuses solutions que chaque individu peut appliquer afin d’atteindre un meilleur équilibre. Elle offrira par la suite quelques pistes simples et accessibles permettant aux enseignants de se sentir plus outillés pour réagir aux comportements anxieux de leurs élèves. Si en effet les peurs de l’enfance sont courantes — les monstres sous le lit, les araignées, etc. —, il est très utile de savoir distinguer l’anxiété normale de l’anxiété pathologique afin de soutenir au mieux un enfant qui en souffre.
Une anxiété qui peut par ailleurs se traduire chez certains élèves par des troubles du comportement. Opposition, manque de respect, autant d’agissements qui perturbent le groupe et la gestion de classe. Une conférence proposera différentes stratégies d’interventions pour maintenir un bon climat dans la classe. Cette formation animée par une psychoéducatrice permettra de mieux comprendre l’opposition, ce qui se cache derrière, les causes possibles, afin de réagir adéquatement lorsque cela survient en classe.
Santé mentale des élèves donc, santé mentale également des enseignants et de tout le personnel. De récentes études mettent en lumière non seulement la fragilité mentale grandissante des individus, mais aussi l’incidence négative que cela peut avoir dans les milieux de travail. Alors que les enseignants sont en contact constant avec d’autres humains, la problématique est particulièrement prégnante dans les écoles. Une conférence tentera de sensibiliser à cette fragilité, souvent liée à une mauvaise gestion des ressources humaines, et de fournir des outils propres à minimiser les risques sur la santé mentale de tout le personnel.
Le colloque aura lieu au Collège Letendre à Laval le 11 octobre. Plus d’informations : http://www.feep.qc.ca/evenement/colloque/
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