Lockout: la ministre David retire sa confiance en la direction de l’UQTR

La ministre de l’Enseignement supérieur, Hélène David, avait donné 48 heures à la direction de l’UQTR, vendredi après-midi, pour mettre fin au lockout qui paralyse le campus depuis près de deux semaines.
La ministre Hélène David a retiré lundi soir sa confiance en la direction de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) pour le lockout qui s’étire depuis près de deux semaines.
Elle a indiqué en soirée qu’elle compte se rendre ce mardi matin à l’UQTR pour trouver une sortie de crise. «Après de nombreux essais infructueux visant à trouver une issue pour assurer une meilleure sérénité dans les négociations, et ce jusqu'en toute fin d'après-midi aujourd'hui, je me vois donc dans l'obligation d'informer ceux et celles qui ont décrété ce lock-out qu'ils ne peuvent plus compter sur ma confiance», a indiqué la ministre de l’Enseignement supérieur sur Twitter.
Plus tôt dans la journée, elle avait dit être « extrêmement déçue » du non-respect de son ultimatum par l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), où le lockout se poursuit malgré les appels à la négociation. « À défaut d’entente, j’insiste fortement pour que les parties demandent l’arbitrage volontaire, permettant de ce fait de mettre fin au lockout. [...] Le temps presse. »
Mme David avait donné 48 heures à la direction de l’UQTR, vendredi après-midi, pour mettre fin au lockout qui paralyse le campus depuis près de deux semaines. La direction de l’établissement et le syndicat des professeurs se sont renvoyé la balle, lundi, tandis que le gouvernement Couillard s’apprête à injecter 8,4 millions dès cette année à l’UQTR. La nouvelle politique de financement des universités, qui sera dévoilée mercredi, prévoit un « réinvestissement » de 18 millions par année à l’UQTR à compter de 2022 — une hausse budgé- taire de 16 % qui portera le financement de base de l’établissement à 132,4 millions, ont confirmé nos sources après la publication de ces chiffres par Radio-Canada.
Entre-temps, plutôt que de lever le lockout comme l’a demandé la ministre, la direction de l’université a affirmé que la balle est dans le camp du syndicat des professeurs. Le recteur, Daniel McMahon, et le président du conseil d’administration, Robert Picard, ont déclaré lundi matin que l’offre globale faite vendredi et amendée lundi représente une porte de sortie du conflit. « J’ai offert à M. [Ismaïl] Briski [le président du syndicat] la clé permettant de lever le lockout », a dit le recteur lors d’un point de presse. Le Syndicat des professeurs et des professeures de l’UQTR a répliqué avec une contre-proposition qui a été présentée lundi après-midi aux 445 syndiqués. « La proposition de sortie de crise du syndicat [...] permettrait de mettre fin au lockout en respectant, d’une part, les paramètres financiers contenus à l’offre patronale de vendredi dernier et en permettant, d’autre part, un réinvestissement dans la recherche à l’UQTR, comme l’ont toujours souhaité les professeurs », a indiqué le syndicat.
La proposition syndicale prévoit la prolongation d’un an de la convention collective. Elle suggère une hausse salariale de 2 % au 1er avril 2018 (identique à la proposition de l’employeur), ainsi qu’une réduction pour une durée d’un an du plancher d’emploi à 455 postes pour l’année 2018-2019 (identique à la proposition de l’employeur) et un retour au plancher d’emploi prévu à la convention collective au 1er juin 2019.
Les professeurs refusent la prime à la signature de 1000 $ par syndiqué, proposée par la direction. Le syndicat suggère d’investir cette somme d’environ 450 000 $ dans l’équipement et la recherche.