Le recteur de l'UdeS serait sollicité par les libéraux
Le recteur de l'Université de Sherbrooke, Bruno-Marie Béchard, à qui la rumeur prête des intentions politiques fédérales, refuse de voguer sur les ouï-dire et reste silencieux, confirmant toutefois son intérêt pour un second mandat de recteur.
«Jamais je ne commente une invitation qu'on peut me faire, qu'on pourrait ou aurait pu me faire», a affirmé le recteur cette semaine, alors qu'on le dit sollicité par l'équipe québécoise du premier ministre Paul Martin en vue d'élections fédérales.Depuis son arrivée à l'Université de Sherbrooke, le recteur Bruno-Marie Béchard a été associé à un vent de changement et à un courant de dynamisme sans pareils. Il a multiplié les annonces, implanté un mode de communication qui a donné à son université une large vitrine d'exposition en plus de fonctionner en mode «superlatif» à plus d'un égard.
De la même façon que son nom avait circulé à la veille des élections provinciales, il y a tout juste un an, le dynamique et jeune recteur refait surface, pour d'autres élections... et un autre parti! Alors qu'on le dit d'allégeance politique nationaliste, c'est plutôt l'équipe libérale qui verrait en lui un candidat tout indiqué pour prendre le comté de Sherbrooke, qui appartient au bloquiste Serge Cardin. «Si un jour l'occasion se présente, je le ferai savoir en bonne et due forme», répond habilement le recteur Béchard.
«Une question fondamentale: se battre encore quatre ans pour l'affirmation d'une grande institution ou se battre pour l'affirmation de la nation québécoise au sein du Canada et le développement de l'éducation comme grande priorité nationale?», demandait-on en éditorial de La Tribune mercredi, laissant entendre de grands tourments dans l'âme du recteur, déchiré entre deux options tentantes: le rectorat ou la politique.
«Je n'ai jamais été tourmenté et je ne le suis pas plus maintenant», affirme M. Béchard, dont l'Assemblée universitaire fera savoir le 3 mai si elle donne son aval à un deuxième mandat, après avoir fait un bilan de sa première expérience de quatre ans.
Il s'agit d'un changement de cap pour celui qui affirmait, pas plus tard que l'an dernier dans une longue entrevue accordée à la revue Commerce, ne pas vouloir poursuivre après un premier mandat, qui avait déjà beaucoup rogné sur sa vie de jeune papa entouré de trois moussaillons. «Je m'étais engagé en effet pour un seul mandat, auprès de mon équipe et de... ma femme», explique-t-il, un sourire dans la voix. Des discussions récentes avec son entourage l'auraient toutefois convaincu de donner le coup d'une seconde aventure à la barre de l'université. «J'ai rediscuté de tout cela avec ma famille, et nous croyons que c'est possible.»
Est-il possible de mener ces deux réflexions parallèlement? Le recteur ne dit mot. «Jamais je ne commente des invitations qu'on pourrait me faire.»