Le ministère revoit l’examen de maths
À la suite de plaintes de plusieurs professeurs sur la difficulté de l’épreuve de fin d’année en mathématique pour les élèves de 6e année, le ministère de l’Éducation annule une première partie de l’épreuve et analyse les résultats pour voir s’il y a lieu d’en annuler d’autres.
D’ici la semaine prochaine, le ministère devrait être en mesure de déterminer si l’épreuve de mathématiques était réellement trop difficile, comme l’ont décrié plusieurs professeurs et acteurs du réseau dans les pages du Devoir samedi dernier. « On va aller chercher des échantillons dans des milieux de référence parce qu’on doit aller assez rapidement. On doit prendre des décisions avant la production des bulletins », explique Linda Drouin, directrice de l’Évaluation des apprentissages au ministère de l’Éducation. Les écoles ont jusqu’au 10 juillet pour remettre les bulletins, mais la plupart des enseignants préfèrent que les élèves partent avec leur bulletin au dernier jour de classe, précise-t-elle. « On est en vigie présentement, on a un espace de temps très restreint, mais on l’a déjà fait […] On pense que d’ici la semaine prochaine, on aura quelque chose. »
Les résultats ont déjà commencé à entrer, mais sont trop sommaires à cette étape-ci pour être représentatifs, explique Mme Drouin. « On constate qu’il y a des milieux [écoles] qui ont eu de très belles réussites et des milieux où ça ne s’est pas très bien passé. Il faut avoir des données valides et assez complètes pour appuyer des décisions de ce type-là et actuellement, on n’est vraiment pas en mesure de le faire. »
Puisque les épreuves au primaire sont corrigées dans les écoles et non au ministère, il est impossible de majorer les notes si on réalise que l’examen était trop difficile, précise-t-elle. « Ce qui pourrait être fait, c’est de dire : certaines tâches étaient particulièrement difficiles, on pourrait décider d’en annuler. Il y a toutes sortes de pistes qu’on pourra explorer. »
Le ministère portera une attention particulière au temps accordé par les professeurs, alors que plusieurs d’entre eux ont avoué au Devoir avoir prolongé les délais pour permettre à leurs élèves de terminer l’épreuve, sans quoi la majorité des élèves auraient été en situation d’échec.
Réseaux sociaux
L’autre partie problématique, montrée du doigt par plusieurs professeurs pour son niveau de difficulté trop élevé, a déjà été annulée. Le ministère évoque une « violation de confidentialité » à la suite de l’article du Devoir et sur les réseaux sociaux, puisque ce ne sont pas toutes les écoles qui ont terminé de faire passer l’examen.
En effet, les écoles primaires peuvent faire passer l’examen, qui s’échelonne sur toute une semaine, au moment de leur choix « à partir du 24 mai ».
Le ministère ignore combien n’ont pas encore passé l’examen, mais affirme qu’il s’agit d’une question « d’équité ». Ainsi, l’épreuve sera annulée pour tous les élèves, même ceux qui l’ont déjà passé. Le résultat de cette épreuve sera retiré de la note finale. « Il y a eu des échos sur des sites, c’était trop d’information en circulation », précise Hélène Paradis, de la Sanction des études.
Ce problème sera réglé dès l’an prochain puisque les examens se tiendront tous à la même date à travers tout le Québec, ajoute Mme Drouin. « On est devant une nouvelle réalité avec les réseaux sociaux, l’information circule davantage alors on doit adapter nos façons de faire à la situation actuelle. »