Les élections scolaires seraient maintenues, dit Proulx

Malgré le virage à 180 degrés effectué par le premier ministre Philippe Couillard sur la question des élections scolaires, le ministre de l’Éducation n’entend pas balayer du revers de la main le projet de loi 86. Il compte toutefois faire des modifications majeures pour le rendre plus acceptable.
« Actuellement, ce n’est pas dans mon esprit de tout rejeter parce qu’il y a des éléments qui sont porteurs [dans le projet de loi 86]. Il y a […] la reddition de compte à simplifier, il y a des éléments pour favoriser la décentralisation sur l’ensemble du territoire qui doit être faite », a soutenu le ministre Sébastien Proulx en conférence de presse lundi.
Il souhaite « modifier » et « bonifier » le controversé projet de loi qui, tel quel, présente plusieurs lacunes, convient-il. « Il y a des éléments effectivement qui ont plutôt divisé [les acteurs du réseau de l’éducation] dans le cadre des consultations. »
Faisant écho aux propos du premier ministre, qui soutenait dans La Presse samedi qu’il était ouvert à l’idée de maintenir les élections scolaires et que celles-ci devraient être jumelées aux élections municipales, le nouveau ministre de l’Éducation dit chercher des solutions en ce sens. « Le projet de loi changeait la façon de tenir des élections. Il modifiait le type d’élections avec lequel on pouvait se retrouver. Alors c’est là qu’il faut travailler […]. Il y a une proposition qui est sur la table, et moi, je veux faire des aménagements qui vont rassembler et mobiliser plutôt que de diviser. »
Commissions scolaires anglophones
Depuis le début du projet de loi 86, présenté par l’ex-ministre François Blais, les commissions scolaires sont montées aux barricades, particulièrement chez les anglophones. « La communauté anglophone nous a dit qu’elle était très attachée à ses institutions, il y a un élément d’identité et un contrôle sur ses institutions scolaires, mais ça a été dit également dans les régions du Québec », répond le ministre.
À la commission scolaire English-Montréal, la présidente Angela Mancini affirme que le changement de ton du gouvernement constitue une « victoire ». Mais contrairement au ministre, elle estime que c’est tout le projet de loi qui devrait être balancé par-dessus bord. « Il n’y avait pas grand-chose qui nous amenait à quelque chose de mieux dans ce projet de loi. Est-ce qu’on peut effacer tout ça et repartir à zéro ? »
Pour les infrastructures
Le ministre était de passage à l’école primaire Saint-Nom-de-Jésus, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, pour annoncer des investissements de 367 millions de dollars dans les infrastructures scolaires. Le choix de cet endroit n’était pas un hasard : l’école primaire est fermée depuis cinq ans en raison de son état de décrépitude avancé et ses 130 élèves sont, depuis, déplacés dans une autre école.
Quelque 1500 projets ont été choisis par les commissions scolaires du Québec, mais c’est dans la grande région de Montréal que les besoins sont les plus criants. C’est pourquoi plus du tiers des sommes — 127 millions — est alloué aux écoles de la métropole.
La présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel Bourdon, accompagnait le ministre pour cette annonce. C’est, selon elle, une « bonne nouvelle ». « Mais ce n’est pas encore suffisant, affirme-t-elle. À la CSDM, on a un déficit d’entretien [du parc immobilier] d’un milliard de dollars. On travaille donc avec M. Proulx à faire en sorte que l’argent qui nous est octroyé d’année en année se maintienne, voire augmente, pour résorber ce déficit. »