Mieux comprendre et soutenir l’apprenant

Marie Lambert-Chan Collaboration spéciale
La palette de sujets à traiter, lors de ce congrès, est vaste. On parlera d’orthographe, de lecture, d’écriture, de persévérance, de gestion du stress, du plaisir d’apprendre, de trucs pour dépister les problèmes visuels, de nouvelles technologies, du lien d’attachement, du passage à la vie adulte, de décrochage.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir La palette de sujets à traiter, lors de ce congrès, est vaste. On parlera d’orthographe, de lecture, d’écriture, de persévérance, de gestion du stress, du plaisir d’apprendre, de trucs pour dépister les problèmes visuels, de nouvelles technologies, du lien d’attachement, du passage à la vie adulte, de décrochage.

Ce texte fait partie du cahier spécial Éducation troubles d'apprentissage mars 2016

De retour pour une 41e année, le congrès de l’Institut des troubles d’apprentissage est désormais un rendez-vous incontournable pour quiconque s’intéresse aux difficultés d’apprentissage.

Réunir en un seul endroit des scientifiques, des enseignants, des orthopédagogues, des orthophonistes, des psychologues, des ergothérapeutes, des formateurs et des parents qui, ensemble, réfléchissent aux besoins des enfants et des adultes aux prises avec des troubles d’apprentissage : voilà le tour de force qu’accomplit le congrès de l’Institut des troubles d’apprentissage (Institut TA) depuis plus de quatre décennies.

« C’est un événement d’envergure tout à fait unique au Québec et même à l’international », estime Marie-France Morin, présidente du congrès et professeure titulaire de la Chaire de recherche sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture chez le jeune enfant à l’Université de Sherbrooke.

Longtemps connu sous le nom d’AQETA (Association québécoise des troubles d’apprentissage), l’Institut TA a pour mission de soutenir les personnes aux prises avec des troubles d’apprentissage et leur famille, de défendre leurs droits et de sensibiliser le public à leur état. « Avoir un trouble d’apprentissage n’est pas le signe d’une intelligence plus faible, bien au contraire, rappelle Mme Morin. Cela implique toutefois qu’on se doit d’aider les gens qui en souffrent en adaptant pour eux les contextes d’apprentissage ou de vie afin d’assurer leur épanouissement. »

Pour sa 41e édition, le congrès de l’Institut TA rassemblera plus de 70 conférenciers d’ici et d’ailleurs et devrait attirer plus de 1500 participants. L’événement se déroulera du 6 au 8 avril prochains à l’hôtel Westin à Montréal. Grande nouveauté cette année : quelques conférences seront livrées en anglais et en français.

Très étoffé, le programme a pour thème « Comprendre et accompagner l’apprenant ». « Ce sont les deux facettes des défis posés par les troubles d’apprentissage, explique Marie-France Morin. L’un ne va pas sans l’autre : pour bien soutenir les apprenants ayant des troubles d’apprentissage, que ce soit des enfants, des adolescents ou des adultes, on ne peut se passer des connaissances de la recherche scientifique. Les nouvelles données améliorent notre compréhension et nous permettent d’adopter de meilleures pratiques sur le terrain. »

Regards croisés

 

Les choix de conférences illustrent bien le thème du congrès. Certaines s’attarderont à la compréhension des apprenants — sur les plans cognitif, affectif, moteur, perceptif, langagier, etc. — alors que d’autres présenteront les méthodes d’accompagnement qui ont fait leurs preuves en milieu scolaire et extrascolaire, comme l’insertion professionnelle.

« Le congrès vise à rapprocher le milieu de la recherche et les praticiens. On participe ainsi activement à la mise à jour des connaissances professionnelles des intervenants », fait remarquer Marie-France Morin.

La palette de sujets à traiter est vaste. On parlera d’orthographe, de lecture, d’écriture, de persévérance, de gestion du stress, du plaisir d’apprendre, de trucs pour dépister les problèmes visuels, de nouvelles technologies, du lien d’attachement, du passage à la vie adulte, de décrochage… Tout cela en s’arrêtant aux différentes formes de troubles d’apprentissage : TDAH, trouble du spectre de l’autisme, troubles « dys » (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie et dysorthographie), etc.

Des chercheurs de renom d’ici seront présents, à commencer par Nadia Rousseau, professeure à l’Université du Québec à Trois-Rivières, et Brigitte Stanké, professeure à l’Université de Montréal, qui participeront à une table ronde sur la dyslexie-dysorthographie chez les jeunes adultes universitaires. Monique Brodeur, doyenne de la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, discutera de la formation des orthopédagogues. Anne Lessard, professeure à l’Université de Sherbrooke, présentera une démarche qui consiste à accompagner les enseignants afin d’améliorer la réussite des élèves. Marie-France Morin et sa collègue Nathalie Prévost, professeure à l’UQAM, dévoileront pour leur part un portrait des pratiques enseignantes en maternelle au Québec visant à favoriser l’apprentissage des lettres.

Les invités internationaux ne sont pas en reste. Le congrès accueillera notamment la pédiatre Catherine Dolto, fille de la très connue psychanalyste française Françoise Dolto, qui initiera les participants à l’haptonomie, c’est-à-dire la science de l’affectivité. Laurence Vaivre-Douret, professeure et neuropsychologue, décortiquera les fonctions neuro-psychomotrices dans le dépistage des troubles de l’écriture chez l’enfant. Et Florence Bara, maître de conférence en psychologie cognitive, dissertera sur l’approche multisensorielle pour prévenir les difficultés dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture et y remédier.

Optimisme et créativité

 

À l’heure où les services spécialisés passent au tordeur des coupes budgétaires, Marie-France Morin estime que la tenue d’un 41e congrès sur les troubles d’apprentissage envoie un « message clair ». « Les troubles d’apprentissage sont une réalité importante à prendre en compte et les apprenants méritent qu’on les soutienne de manière rigoureuse et professionnelle », déclare-t-elle.

Cela dit, malgré l’austérité, la plupart des intervenants tiennent le coup, affirme-t-elle. « Dans le cadre de mes recherches, je visite souvent des écoles et je vois des enseignants optimistes qui accompagnent de façon phénoménale les enfants, les ados et les adultes ayant des troubles d’apprentissage. Il faut faire confiance à leur créativité et à leur bienveillance. »

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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